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A Martigny, la fibre familiale de la Maison Morand

L’entreprise fondée en 1889 a vu défiler en son sein plusieurs générations de Morand et Vocat. La cinquième vient d’y faire son entrée sous la houlette de l’actuel directeur, Fabrice Haenni, lui-même porteur d’une tradition familiale qu’il perpétue.

Fabrice Haenni, directeur de Morand, et Arthur Vocat, premier représentant de la 5e génération à rejoindre la maison. (DR)

De sa création à la fin du XIXe siècle à l’opération de croissance externe réalisée en 2015 sur Rostal Herbes Aromatiques Grand-St-Bernard, la Maison Morand a connu plusieurs étapes dans son développement. Les Trente Glorieuses lui ont assuré un essor fulgurant, notamment grâce à l’exportation de son emblématique Williamine, mais le changement en 1992 des règles d’imposition sur les alcools étrangers puis l’évolution progressive des modes de consommation l’ont contrainte à réduire sa voilure dès les années 2000. L’entreprise, toutefois, a su renouer avec la croissance depuis une dizaine d’années, elle qui vient de compléter sa participation dans Jardin des Monts et de s’engager dans le capital de Swiss-Boco, tout en offrant ses compétences en termes de gestion des stocks et de distribution à des opérateurs tels que le glacier Trill ou les thés Newby. Point commun de ces différentes phases, dont la dernière mise sur une diversification de l’assortiment: elles ont toutes été pilotées par les familles Morand et Vocat, dont chaque génération a su imprimer sa marque à l’enseigne valaisanne.

Une formation de viticulteur et de caviste

La relève? Elle est d’ores et déjà assurée. Arthur Vocat a rejoint l’entreprise dirigée depuis sept ans par Fabrice Haenni, au sein de laquelle il occupe le poste d’œnologue aux côtés de Thierry Manta, l’un des piliers de la maison. C’est le premier représentant de la cinquième génération à franchir le pas. De son propre aveu, l’idée ne lui avait jamais traversé l’esprit à l’adolescence. Le déclic, il remonte à la fin de sa formation d’œnologue à Changins, soit bien après le CFC de viticulteur qu’il entreprend chez Marie-Thérèse Chappaz, auprès de qui il travaille à la fois dans les vignes et à la cave, et bien après aussi son CFC de caviste qu’il prolonge par une maturité professionnelle. Changins, moment clé de son parcours, c’est là où il consacre son travail de Bachelor à la Williamine et découvre le cœur même de l’entreprise familiale. Il lui faudra néanmoins encore quelques années et des voyages en Australie et aux Etats-Unis avant de se rapprocher de la distillerie de Martigny. Et ce d’autant qu’il nourrit en parallèle une passion pour la musique qui le fait s’engager dans le Zikamart Festival à Fully, puis travailler aux Docks, à Lausanne, où il est nommé responsable de l’accueil des artistes.

Premiers pas à Berlin

Ce sont ses compétences organisationnelles et la fibre commerciale développée au fil des ans qui attirent l’attention de Fabrice Haenni. Les débuts coïncident avec une convention de bartenders à Berlin, où Arthur Vocat présente la gamme Morand, puis c’est l’engagement à la production. D’emblée, la jeune recrue se sent à l’aise. L’approche managériale de Fabrice Haenni y est pour beaucoup. Ce dernier incarne lui-même la deuxième génération de la marque Rostal Herbes Aromatiques Grand-St-Bernard, lancée par ses parents en 1995 après qu’ils avaient racheté 12 recettes d’assaisonnement au chimiste Roger Stalder. Pour lui aussi, l’entrée chez Morand n’a pas été préméditée, mais le travail entrepris depuis sept ans pour redresser la barre a assis sa légitimité et fait de lui, au même titre que le conseil de direction, l’emblème d’une tradition qui se perpétue.

(Patrick Claudet)


Davantage d’informations:

morand.ch