Le chef neuchâtelois charismatique ne manque pas de projets, à commencer par son vignoble.
Le carnet de réservations affichait déjà complet bien avant l’annonce de son départ: «Mon métier m’a enchanté 36 ans durant, mes clients ont été formidables et vont me manquer, mais désormais, je ne cuisinerai plus que pour ma famille!» Le 23 décembre au soir, Claude Frôté, patron et chef charismatique du Bocca à Saint-Blaise (NE), fera son dernier service, entouré de fidèles et d’amis, avec assurément beaucoup d’émotion. Celui qui n’a jamais pris ni décorateur ni agence de com et encore moins suivi les modes est aussi entier que sa cuisine, franche et vive. On retiendra aussi son engagement au sein des associations professionnelles, dont les Grandes Tables, qu’il a longtemps présidées. Fier d’avoir formé 71 apprentis, dont 16 sont aujourd’hui patrons, Claude a aussi envie d’aider les futurs talents, probablement au sein d’une association de chefs avec un système de bourses. Il va aussi se consacrer un peu plus encore de son vignoble (6,5 ha) à La Neuveville, produisant un chardonnay et un pinot noir de haut vol.
Son repreneur l’a approché avant la pandémie. Originaire de Saint-Etienne et marié à une Neuvevilloise, Alexandre Luquet, 44 ans, est installé en Suisse depuis plus de 15 ans. Formé auprès de l’étoilé lyonnais Pierre Orsi, il est passé chez Denis Martin, Carlo Crisci et Sébastien Ribette, avant de tenir dix ans la Pinte Communale d’Aigle. Il reprend la douzaine de collaborateurs du Bocca.
(Véronique Zbinden)