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Le goût de l’accueil et le sens du partage

De ses débuts comme chasseur en Allemagne à son poste d’enseignant à Glion, Egidio Marcato a connu toutes les facettes de l’hôtellerie.

Egidio Marcato est membre de Hotel & Gastro Union depuis 2018. (Swiss Skills)

Sur son visage, un peu de fatigue, de l’émotion et beaucoup de fierté: Tim Oberli, le réceptionniste d’hôtel qu’il a coaché, vient de décrocher le titre de vice-champion du monde lors des World Skills de la catégorie «Hotel Reception». Très impliqué dans l’organisation de la compétition montreusienne, durant laquelle il a de surcroît officié comme membre du jury à l’instar des quinze autres coachs nationaux, Egidio Marcato se réjouit du coup de projecteur dont a bénéficié la profession. Et pour cause: il y a consacré toute sa carrière et nourrit pour elle une passion intacte.

Une expérience décisive

A l’entendre, ses premiers pas dans l’hôtellerie tiennent toutefois du hasard. «C’est sur les conseils de ma sœur que je suis entré, à 14 ans, à l’école hôtelière d’Abano Terme, dans la province de Padoue», explique l’expert des Swiss et World Skills. Son premier poste? Chasseur à l’hôtel Brenners Park de Baden-Baden, en Allemagne. Ici, comme par la suite à Munich, il apprend la langue sur le tas. Idem pour le français au Bristol de Paris, et pour l’anglais au Connaught de Londres. «C’est dans cet hôtel anglais de 90 chambres et 320 employés que j’ai appris l’excellence. C’est là aussi qu’un certain William Mackay, devenu par la suite vice-président de Four Seasons, m’a fait suffisamment confiance pour me placer à la réception. Une expérience décisive.» C’est là aussi qu’il rencontre Bernadette, la gouvernante française qui deviendra par la suite sa femme.

La réalisation d’un rêve d’enfant

Il se rend en Suisse en 1982, direction Lugano et plus précisément l’hôtel Splendide Royal. L’endroit est si enchanteur qu’il y revient avec son épouse après un crochet par Monaco (Fairmont) et Cannes (Martinez). A l’approche de la quarantaine, Egidio Marcato se remet en question; il suit une formation pour devenir hôtelier-restaurateur. Durant son cursus, il rencontre Raphaël Dougoud, son «second mentor» après Mackay. «Ses cours de comptabilité, une matière a priori plutôt rébarbative, étaient si formidables que l’idée d’enseigner un jour – un rêve d’enfant – a progressivement germé.»

Avant de concrétiser ce désir, il lui faudra toutefois attendre encore un peu. Il part s’installer dans le Sud de la France, mais l’expérience dans une bastide gérée par un chef et son épouse qui développent un volet hôtelier vire au cauchemar. «Ma femme, qui souffrait comme notre fils de la situation, m’a demandé quel était mon rêve. Enseigner, ai-je répondu sans hésitation.»

C’est ainsi qu’il postule à l’Ecole hôtelière de Glion, qui l’engage comme professeur de comptabilité (l’occasion d’appliquer la «méthode» Dougoud), tout en faisant les yeux doux à sa femme, nommée gouvernante sans que cela n’ait été planifié. Durant près de 20 ans, le couple vit au rythme de l’institution, avant de goûter à une retraite anticipée plutôt active. Dans l’intervalle, leur fils a fait l’EHL et carrière à l’étranger. «Il vit aujourd’hui à Zurich, ce qui nous permet de voir régulièrement nos deux petits-enfants», se réjouit le sexagénaire. Et ce dernier de citer encore l’AICR, dont il a été président et au sein de laquelle il a participé à la création du Trophée Bucherer du meilleur réceptionniste, ce qui lui a permis de devenir coach et expert aux Swiss Skills.

(Patrick Claudet)


Davantage d’informations:

hotelgastrounion.ch/spham