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Le safran, retour de flamme

Le safran est un régulateur du métabolisme

Le safran est un régulateur du métabolisme, connu notamment pour ses propriétés digestives, euphorisantes, stimulantes, antidépressives, analgésiques, anti-inflammatoires ou encore anti-cancéreuses. keystone

Biologiste et chercheur en psychologie, Christian Lachaud a changé de vie par passion pour cette épice magique. Désormais safranier en Corrèze, il consacre une somme à ce stigmate méconnu, objet de fraudes massives. Après avoir retapé la ferme de ses arrière-grands-parents, jadis vouée à l’élevage bovin et la sylviculture, Christian Lachaud s’installe en 2010 près des Gorges de la Dordogne, au fin fond de la Corrèze. C’est là qu’il se lance dans la culture du safran et renomme les lieux la Paradisière. Drôle de virage pour ce chercheur et enseignant en psychologie, aujourd’hui spécialiste du safran que les Indiens nomment «fleur de paradis», et qui donne des conférences et des formations de safranier. Après un premier livre consacré à la plante et sa culture, il publie un deuxième ouvrage de référence sur le sujet, davantage centré sur son utilisation et assorti d’une centaine de formidables recettes.

Un ouvrage qui coïncide avec une véritable renaissance du safran, en Suisse et un peu partout en Europe, et que Christian Lachaud explique par «une fascination incontestable pour son aura magique et sacrée», ainsi que «ses vertus culinaires et médicinales». Après un pic il y a quelques années, le safranier a le sentiment que le phénomène s’est stabilisé, le dernier recensement faisant état de 157 exploitations, pour qui le safran est une activité principale ou annexe. «Beaucoup de néo-ruraux renoncent au bout de quelques années: la culture du safran est extrêmement exigeante et reste un pari. L’état d’esprit qui semble prévaloir en Suisse, avec des gens passionnés de découverte, des retraités curieux, des gastronomes, me semble en revanche tout à fait sain», explique Christian Lachaud.