Organisée à Berne dans le fief du BSC Young Boys, la deuxième édition du Forum de la formation a esquissé des pistes de réflexionpour les métiers du service et la branche en général.
C’est à l’invitation de la Société professionnelle Service Restauration qu’une cinquantaine de formateurs, enseignants, apprentis et professionnel-le-s de l’hôtellerie-restauration se sont réunis la semaine dernière à Berne. Tous ont participé au Forum de la formation mis sur pied par Leila Mrak, secrétaire générale de l’association, et dont la deuxième édition se tenait en français et en allemand. Pas étonnant dès lors qu’une délégation romande ait fait le déplacement jusqu’au Wankdorf, connu aussi sous le nom du Stade de Suisse, et que les débats aient alterné entre les deux langues lors des sessions plénières qui ont permis de faire la synthèse des discussions de groupe qui avaient lieu en comité restreint.
Très soucieuse de maintenir un contact direct avec ses membres francophones, Leila Mrak a animé elle-même le premier module destiné à prendre la température auprès des formateurs et spécialistes en restauration de Suisse romande. Parmi les personnes dont elle a sollicité l’avis figurait Marc Gay, Champion de service 2022 et récent médaillé d’or aux Swiss Skills. A la question de savoir ce qui le motivait à rester dans la branche, il a mis en avant la grande diversité de son métier, la richesse des contacts humains et la connaissance des produits. Et si les horaires sont certes contraignants, il a relevé l’importance de disposer d’une convention collective nationale de travail, laquelle garantit notamment cinq semaines de vacances et un treizième mois de salaire à toutes et tous.
Les défis, toutefois, restent nombreux dans le domaine de la formation. L’un des points soulevés est la difficulté pour tous les acteurs de coordonner leurs efforts et de faire circuler les informations nécessaires au bon déroulement des plans de formation. Autre aspect à développer, selon une professionnelle alémanique qui dirige un établissement avec son mari dans le canton de Zurich: les outils permettant de favoriser les échanges d’apprentis quand les entreprises formatrices ne sont pas en mesure de couvrir tous les volets de la formation. «Ce qui manque, c’est une plateforme susceptible de mettre les établissements en relation», résume-t-elle.
Dans un second temps, les participants ont été invités à réfléchir à la définition d’un bon formateur ou d’une bonne formatrice eu égard aux besoins spécifiques de la génération Z, ainsi qu’aux outils dont ils devraient disposer pour accomplir leur mission de manière idéale. Verdict? Beaucoup ont souligné l’importance des soft skills, à savoir l’écoute active et empathique, l’intelligence émotionnelle ou encore la générosité dans le partage des connaissances, pour ne citer que quelques exemples, ainsi que des compétences professionnelles. Ce point-là, d’ailleurs, revêt une importance capitale, puisque l’un des problèmes récurrents évoqué à Berne est le manque de temps accordé à la formation en entreprise et parfois aussi le manque de formation des formateurs eux-mêmes. Pour y remédier, la mise en place d’un coaching ou de modules spécifiques a été suggérée.
L’ensemble des contributions sera à présent transmis à la commission de la formation. Grâce à la synthèse qu’elle en fera, l’objectif sera d’apporter un soutien concret aux formateurs et de renforcer
la profession.
(Patrick Claudet)