Franchir avec succès le cap des examens représente pour tout apprenti le principal objectif en dernière année d’apprentissage. Voici comment s’y préparer.
Pour certains apprentis de la branche, les examens de fin d’apprentissage sont imminents ou ont déjà débuté. C’est le cas pour les Vaudois, les plus nombreux dans les filières de l’hôtellerie-restauration à l’échelle romande, et pour qui les épreuves écrites et orales ne sont plus une lointaine perspective, mais une réalité qu’ils devront affronter dans un délai relativement bref. Pour eux, le temps des préparatifs est révolu ou presque, mais cela ne signifie pas qu’il est trop tard pour leur prodiguer quelques conseils pratiques.
Le premier est de préserver une forme d’équilibre en dépit de l’échéance des examens, même si la tentation est grande d’enchaîner les nuits blanches pour assimiler l’ensemble de la matière inculquée durant la formation initiale. «Continuer à voir ses amis et faire du sport parallèlement à ses révisions est vivement recommandé.C’est une manière de garder un peu de fraîcheur en prévision du jour J», lance Jean-Pierre Schnyder. Membre du comité de Hotel & Gastro Union Romandie, ce dernier sait de quoi il parle. Depuis 28 ans, il est expert en Valais et sa grande expérience professionnelle fait qu’il est sollicité pour l’ensemble des filières (cuisinier, spécialiste en restauration, spécialiste en communication hôtelière). D’où l’acuité de son regard sur la question des examens de fin d’apprentissage.
«Dans le registre des évidences, il est aussi bon de rappeler l’importance de préparer son matériel en amont, et non pas seulement la matière. Il peut s’agir des souliers pour un spécialiste en restauration, ou des couteaux pour un cuisinier qui aura pris soin de les aiguiser au préalable. Cela signifie aussi qu’il faut s’assurer que l’on a avec soi tous les documents requis», explique Jean-Pierre Schnyder. Ce dernier insiste également sur la tenue vestimentaire, qu’il est utile de soigner un tant soit peu dans l’optique d’un passage devant les experts. «Pas besoin d’opter pour un tailleur strict ou un costard cravate, mais il est vrai que la première impression est primordiale. Chacun est libre de ses goûts, cela va de soi, mais il y a sans doute mieux à faire que d’enfiler une paire de jeans déchirée le jour où l’on se présente à l’épreuve orale.»
Par ailleurs, Jean-Pierre Schnyder met en garde les apprentis contre la tentation de se cacher derrière leur employeur. «Ce n’est pas parce que l’on n’a pas abordé tel geste ou aspect technique lors de sa formation que l’on ne sera pas interrogé dessus à l’examen. Ce n’est pas l’entreprise qui est jugée, mais l’apprenti. Il est dès lors de sa responsabilité de combler les éventuelles lacunes en sollicitant le corps enseignant.»
Enseignant au Centre professionnel du Littoral neuchâtelois (CPLN) et chef de cuisine avec brevet fédéral, Jean-Claude Bazzi souligne pour sa part l’absolue nécessité d’entraîner inlassablement ses corbeilles. «Certains ont la tentation de se dire que, parce qu’ils les ont vues une fois, ils seront à la hauteur, mais l’expérience prouve que ce n’est pas suffisant. C’est pourquoi je fais souvent l’analogie avec les arts martiaux, pour lesquels chaque geste doit devenir un automatisme. Ce n’est qu’au prix d’un entraînement régulier que l’on parvient à maîtriser le stress qui survient presque toujours en situation d’examen», souligne celui qui est également le président de Hotel & Gastro Union Romandie.
L’autre erreur à ne pas commettre est, selon lui, de se focaliser uniquement sur la matière apprise au cours de la dernière année d’apprentissage. Son conseil: réactiver sans cesse ses connaissances, et surtout ne pas penser que les bases du métier évoquées en début de formation ne feront pas l’objet de questions.
Quant à savoir l’impact de la nervosité sur la performance de chacun, Jean-Claude Bazzi la relativise. D’une part, les experts savent combien la situation est stressante et font tout leur possible pour mettre les apprentis en confiance. D’autre part, ceux qui se savent particulièrement fragiles à ce niveau-là ont tendance à compenser par une préparation intensive. «Cela leur permet de toujours retomber sur leurs pieds, quelle que soit la situation.»
Reste que le moyen le plus efficace de se préparer aux examens est, selon Jean-Claude Bazzi, la participation régulière à des concours. «C’est pour celles et ceux qui franchissent le pas une véritable mise en danger, qui leur permet de développer des stratégies pour gérer le stress. C’est aussi une façon très efficace de perfectionner ses connaissances et d’acquérir ces fameux automatismes.» La question des concours et de leur dimension formatrice revient d’ailleurs souvent au fil de l’apprentissage, lorsque Jean-Claude Bazzi vante les mérites de la démarche aux jeunes professionnels qu’il forme.
Mais que les apprentis qui n’ont jamais participé à des concours se rassurent. Le travail régulier tout au long de l’apprentissage garantit lui aussi la réussite aux examens, surtout lorsqu’il se double d’un véritable amour du métier. «Dans l’ensemble, nous affichons un taux de réussite de 75%, ce qui prouve que les apprentis arrivent globalement bien préparés aux examens, dans la foulée desquels ils peuvent sereinement préparer la suite de leur carrière professionnelle.»
(Patrick Claudet)