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Les vignerons comptent sur la dôle et l’Etat en Valais

L’Interprofession de la vigne et du vin du Valais continue sur sa lancée. Mais, pour rénover le principal vignoble de Suisse, elle attend beaucoup de l’Etat et de la relance de la dôle.

Yvan Aymon a été réélu à la présidence de l’IVVS pour deux ans. (keystone-ats)

Dès 2015, l’IVVS avait initié la stratégie Viti Horizon 2020. Elle vient d’en faire le bilan et a décidé de poursuivre sur la même voie, à l’Horizon 2030. «On a choisi le chemin de la diversité. On reste sur la ligne de 2020. On est convaincus que c’est la meilleure voie pour arriver au sommet», affirmait, fin avril, le président de l’IVVS Yvan Aymon, réélu la veille pour deux ans. Le sommet? C’est une part de marché de 16 %, avec des vins suisses qui parviendraient à occuper 45 % de la consommation annuelle. Les vins du Valais en sont à 13 %. Et les vins suisses ont certes progressé en 2022, à 37 % (+ 1,6 %), mais le volume consommé a baissé, lui, de 2,8 %, ce qui est moins que les vins étrangers (– 9,4 %). Le président de l’IVVS n’est pourtant pas inquiet: la population suisse augmente. «Notre potentiel client est désormais une femme jeune et urbaine». Et Suisse alémanique.

De la dôle plutôt que du cornalin

L’IVVS, plutôt que de favoriser les cépages autochtones (petite arvine, cornalin), préfère continuer de jouer la carte de la diversité, et du moyen, voire du haut de gamme. «On ne fera jamais de bouteille à 4 euros, mais à partir de 20 francs, oui. Si on lui montre où et comment le vin est fait, dans les coteaux de viticulture héroïque, le consommateur suisse peut comprendre qu’il doit payer plus», diton du côté de Sion. Curieusement, le Valais a décidé de relancer un vin rouge, qui reste le plus connu de Suisse, mais dont la réputation n’est pas terrible: la dôle. L’éventail des cépages a été ouvert, permettant à chaque encaveur de «faire sa dôle», toujours avec une base de pinot noir. Ces dernières années, la dôle a cédé sa place à d’autres assemblages rouges qui répondent désormais au nouveau cahier des charges. Ces encaveurs, qui ont investi sur des noms de fantaisie, vont-ils revenir à la dôle? «Sûrement pas... mais de nouveaux acteurs vont mettre sur le marché de la dôle, j’en suis sûr. C’est un travail qui devrait s’avérer payant à long terme», assure Yvan Aymon. Reste aussi à positionner ce vin, non pas à 8 francs, mais à 15 ou 20 francs. Les encaveurs les plus réputés y parviennent. Après la dôle chez Elvetino l’été passé, ce sera la dôle blanche qui voyagera en train dans toute la Suisse, cet été.

150 millions pour le vignoble

L’autre problème du Valais, c’est le morcellement et le vieillissement de son vignoble. L’IVVS compte sur la participation du canton. Une aide de 30 % pourrait revenir aux vignerons professionnels, pour renouveler leurs vignes et les équiper de l’arrosage au goutte-à-goutte. Mille des 4800 hectares du plus grand canton viticole devraient bénéficier d’un programme de rénovation soutenu par l’Etat. Près de 150 millions de francs sont concernés, dont une soixantaine à fonds perdu, notamment pour des remaniements parcellaires (avec une aide minoritaire de la Confédération) et le reste en prêts sans intérêt, pour des travaux décidés par les propriétaires et les viticulteurs.

(Pierre Thomas)


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