En l’espace d’une dizaine d’années, Mercedes Poget a développé l’enseigne en étoffant l’assortiment, tout en multipliant les points de vente. Aujourd’hui, elle nourrit de nouveaux projets.
C’est en décembre 2023 que La Chocolatière a inauguré une nouvelle boutique dans le hall central de la gare de Lausanne. Ce point de vente doté d’une superficie généreuse est l’aboutissement, provisoire sans doute, d’une aventure entrepreneuriale entamée en 2012. Cette année-là, Mercedes Poget reprend le commerce créé en 1970 par Jean-Claude Currat, installé à l’avenue Mon-Repos, à Lausanne, dont elle était une fidèle cliente. Diplômée de l’Ecole hôtelière de Lausanne, cette mère de trois enfants et présidente du Conseil communal d’Epalinges fait le pari d’un changement de carrière. La voilà qui vient chaque matin pendant un an s’entraîner sous l’œil rigoureux du maître chocolatier qui lui transmet son savoir-faire. A force de pratiquer le trempage à la fourchette ou de travailler les assemblages, elle comprend que le métier est une affaire de précision. «Le processus d’apprentissage a été exigeant, il y a eu des moments difficiles, mais il était hors de question que le départ à la retraite de Jean-Claude Currat entraîne la disparition de cette enseigne», se rappelle Mercedes Poget.
Devenue la chocolatière de La Chocolatière, elle adopte un temps une identité visuelle centrée sur le motif d’une toile du peintre genevois Jean-Etienne Liotard, intitulée La belle chocolatière. Le silhouette stylisée orne le packaging et incarne le nouvel esprit de la maison, avant que l’esthétique n’évolue vers une forme plus sobre et minimaliste, qui correspond à une volonté de se concentrer sur l’essentiel.
En 2015, elle ouvre un deuxième point de vente, à Epalinges, avant de reprendre une boutique sur la place de la Palud, au cœur de la capitale vaudoise, là où elle dispose, comme à l’avenue Mon-Repos, de quelques places pour accueillir sa clientèle, à qui elle propose entre autres des boissons chocolatées maison. Quant à son nouveau laboratoire, inauguré en juin 2023, il permet de mesurer le chemin parcouru: «Nous sommes passés d’une superficie de 25 m2 à Mon-Repos à 250 m2 aujourd’hui, et nous employons à ce jour 15 collaborateurs sur l’ensemble de nos sites.» A ce dispositif s’ajoutent encore les ateliers et workshops qu’elle propose aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises, notamment sous la forme d’exercices de cohésion d’équipe.
Grâce aux efforts déployés ces douze dernières années, Mercedes Poget a boosté la notoriété de sa marque. C’est la raison pour laquelle elle multiplie depuis quelques mois les partenariats avec l’hôtellerie-restauration, ainsi qu’avec les entreprises de la place dans le segment B2B. Pour ce faire, elle peut capitaliser sur les nombreuses récompenses qu’elle a reçues au fil des ans, notamment dans le cadre du Prix du Commerce de Lausanne, mis sur pied par la Fondation du City Management avec le concours de la Société coopérative des commerçants, le Trade Club, Lausanne Tourisme, le Comptoir Immobilier Lausanne, Lausanne-Cités, le Central patronal, Gastrolausanne et la Fédération romande des consommateurs.
A terme, l’entrepreneuse vaudoise lorgne aussi l’exportation – «l’ouverture sur l’étranger est au programme, mais il est trop tôt pour en parler» – et la création d’un système de franchise articulé autour d’un protocole qu’elle a développé dans le but de soigner l’expérience client.
(Patrick Claudet)