Chacun à leur manière, les hôtels Royal Savoy à Lausanne et Royal Palm à Maurice se sont lancé le défi de la rénovation. Non sans mal, mais avec un résultat bluffant.
Vendredi prochain à 18h30, le Royal Savoy recevra le Tout-Lausanne à l’occasion d’une soirée d’inauguration célébrant la fin officielle de l’un des chantiers hôteliers les plus ambitieux de l’arc lémanique. Alain Kropf, directeur général de l’hôtel 5 étoiles situé sur l’avenue d’Ouchy, sera entouré, entre autres, du président-directeur général de Katara Hospitality, Hamad Abdulla Al-Mulla, et du directeur général de The Bürgenstock Selection, Bruno H. Schöpfer. Sans doute évoqueront-ils le charme et le confort des 196 chambres et suites réparties entre l’édifice historique de style Art nouveau et la nouvelle aile Jardin. Sans oublier l’offre gastronomique signée Marc Haeberlin et les 1500 m2 du Spa du Royal inauguré début juin.
Sans doute aussi feront-ils allusion à la durée inhabituelle du chantier. On se rappelle que, lors de la pose du bouquet marquant l’achèvement du gros œuvre en octobre 2014, Alain Kropf et ses équipes avaient décoré le lobby alors en plein chantier d’une reproduction de la frise ornementale extérieure. Cette dernière, recouverte de crépi dans les années 1960, avait été découverte lors des travaux de réfection, puis entièrement restaurée de concert avec la Section monuments et sites du Canton de Vaud. A la clé: un retard de plusieurs mois, s’ajoutant à celui causé par les autres «surprises» découvertes par les architectes, qui ont dû trouver des solutions pour notamment consolider la structure de l’édifice historique et désamianter les salles de bain.
«La complexité des travaux s’explique par la taille de l’édifice et le fait qu’il soit classé en note 2 (monument d’importance régionale). Notre chance, toutefois, a été de pouvoir compter sur le soutien de propriétaires désireux de prendre le temps et de mettre les moyens nécessaires pour réhabilité ce joyau architectural», confie Alain Kropf. Lausannois d’origine, ce dernier est revenu en Suisse pour diriger le Royal Savoy après avoir travaillé 15 ans à l’étranger, essentiellement au Moyen-Orient (Abu Dhabi) et en Asie (Hong-Kong, Jakarta). Sept ans après le rachat par Katara Hospitality, il a pour mission de promouvoir un Royal Savoy flambant neuf, à la tête duquel il privilégiera trois axes (la restauration, l’événementiel, l’hôtellerie) en misant à la fois sur la clientèle locale et internationale.
A plusieurs milliers de kilomètres de là, Jacques Silvant a lui aussi le sentiment du devoir accompli. Directeur du Royal Palm, navire amiral de la chaîne Beachcomber à Maurice qui en a célébré les 30 ans l’an dernier, le Franco-Mauricien a rénové en un temps record le lieu de villégiature privilégié des VVIP dans l’océan Indien. «L’hôtel, vieillissant, attendait d’être transformé depuis plusieurs années. En janvier 2014, nous avons obtenu le feu vert de la direction du groupe pour une fermeture de cinq mois à partir de mai. De fait, il a fallu créer en un minimum de temps un projet complet, aussi bien en termes d’architecture que de décoration», se rappelle celui qui est au Royal Palm depuis 16 ans, d’abord en qualité d’adjoint de Jean-Pierre Chaumard, puis comme directeur général. De son propre aveu, la période a été «difficile, stressante et enivrante». Et pour cause: il ne s’agisait pas de repeindre les murs, mais de remodeler le produit hôtelier (en passant de 84 chambres et suites à 69 suites) et les espaces communs (refonte du lobby et du restaurant, nouvelle piscine, réaménagement du jardin, etc.)«La rénovation du Royal Palm a été une période à la fois difficile, stressante et enivrante» Jacques Silvant, directeur
«Quand nous avons lancé le chantier le 15 mai 2014, nous n’avions pas encore dessiné l’ensemble du mobilier! Par chance, les artisans mauriciens avec lesquels nous avons travaillé ont joué le jeu, motivés par l’urgence positive qui nous habitait tous.» Et si les corps de métier se succèdent d’ordinaire, ils étaient ici tous présents simultanément. «Il y avait en permanence 500 ouvriers sur place. Dès le premier jour, nous avons cassé les sols du restaurant et les cloisons tout en creusant le trou de la nouvelle piscine, c’était totalement fou et galvanisant.» Avant la réouverture, Jacques Silvant était toutefois «mort de trouille». «Nos clients, très fidèles, approuvaient l’idée d’une rénovation mais craignaient de ne plus reconnaître ‹leur› hôtel. Certains hôtes étaient même plus anxieux que nous, c’est dire! Tout s’est finalement bien passé et chacun, y compris dans notre équipe, elle aussi fidèle, s’est fait à son nouvel environnement.»
Patrick Claudet
Davantage d’informations:
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