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L’Alimentarium nouveau est arrivé

Le plus ancien musée consacré à l’alimentation, cher aux Veveysans, se métamorphose.

Depuis son inauguration en 1985, l’Alimentarium a accueilli 1,612 millions de visiteurs, dont près des deux tiers sont âgés de moins de 18 ans

Ouvert à Vevey en 1985, il a été le premier musée du monde consacré à l’alimentation. L’Alimentarium, une fondation Nestlé installée dans l’ancien siège historique du groupe, sur les quais, avait déjà entamé sa mue. Sachant que le thème de l’alimentation représente aujourd’hui un potentiel considérable, la réflexion avait été engagée voici plusieurs années: comment faire évoluer et élargir son rôle de pionnier, mais aussi son public?

yCette fois, ça y est: après neuf mois de fermeture pour travaux, le bon vieux musée est mort, vive le nouvel e-museum! L’expansion physique du bâtiment, classé, étant impossible, la mue du musée devait passer par le numérique. Un virage amorcé dès 2013, avec la création d’une plateforme éducative, de fiches thématiques et d’un e-magazine, d’une application mobile et la digitalisation de la collection. En ligne, alimentarium.org a déjà dévoilé sa nouvelle offre, qui vise désormais, outre les enfants et aux adultes, les enseignants et les professionnels.

Un musée entièrement repensé

Le musée lui-même a été entièrement repensé, des espaces de détente et de restauration jusqu’à la notion d’exposition temporaire; cette dernière disparaît au profit d’un thème annuel qui sera intégré à l’exposition permanente, à la manière d’un fil rouge. Une mue ambitieuse puisque la nouvelle mission de l’institution est de devenir «un centre de compétences et d’enseignement unique au monde», selon les mots de sa directrice Ursula Zeller. Le propos? Convier le visiteur à un voyage ludique et interactif, en l’impliquant physiquement et via son environnement. «Cette double expérience sensorielle et virtuelle invite à prendre conscience de la complexité de l’alimentation dans le temps et dans l’espace.»

La visite commence au premier niveau et s’articule autour de trois grands thèmes: l’aliment, la société, le corps. La première salle vous projette ainsi dans un Eden recréé virtuellement, qui évoque les aliments sous différentes formes et à différents stades. Un clic sur des pastilles tactiles démarre les animations. Le poisson nageant dans ces eaux originelles révèle ainsi son devenir, du stade d’oeuf au bâtonnet pané, tout comme les plantes et les animaux qui l’entourent.

Tout autour, on découvre des présentations sur la pêche, la chasse, les cultures traditionnelles et les objets qui y sont liés, les processus de transformation, artisanaux ou industriels. A chaque étape, des bornes permettent d’approfondir le sujet de son choix. Le deuxième espace est consacré aux aspects sociaux de l’alimentation. On pénètre dans une première bulle où plusieurs personnalités, d’Anne-Sophie Pic à Joël Dicker, évoquent leurs souvenirs d’enfance et l’importance de l’éducation en matière de nourriture. On évoquera aussi les préceptes religieux et autres interdits alimentaires – pourquoi des vaches sacrées? – et l’avènement contemporain de nouveaux dogmes prohibant le sucre, le gras, etc. Deux démarches artistiques intéressantes concluent ce deuxième parcours: des familles de différents pays posent ici parmi leurs achats alimentaires hebdomadaires. Ailleurs, un photographe a immortalisé le dernier repas choisi par des condamnés à mort à la veille de leur exécution.


Espace de réflexion et de détente

Le troisième espace est dévolu au corps. Notre système de perception est représenté à l’aide de différentes planches et de neurones géants. Après la perception, la digestion, figurée par un tube digestif géant dans lequel le visiteur est invité à pénétrer. Plus loin, des cycles invitent à pédaler pour mesurer ses dépenses caloriques, tandis que s’affichent les recommandations internationales en termes de nutrition. Une Game Room offrant un espace de réflexion sur la visite et de détente conclut la visite, proposée en trois langues.

Enfin parmi les nouveaux atouts du musée relooké, l’arrivée de Philippe Ligron, en charge des nouveaux ateliers culinaires. L’animateur et chef, transfuge de l’Ecole hôtelière, promet qu’il fera du 100% Ligron – pas question de se renier. La fondation Nestlé lui a laissé toute latitude pour concevoir un programme à la gloire de l’artisanal et du beau produit, sans compromission aucune à l’égard de l’industrie. «J’aime bien l’idée de montrer que le ketchup ou les nuggets maison n’ont rien à voir avec ceux de la grande distribution», confie Philippe Ligron. Bref, une offre déjà fort appréciée qui sera encore améliorée, élargie aux professionnels, et qu’on a rebaptisée FoodExperience.

Les activités destinées aux enfants – produits de saison à apprivoiser en cuisine, ateliers de pâtisserie, repas dominicaux – sont regroupées sous l’intitulé «Junior­Academy». What else? The new Cook, pardon la nouvelle cheffe du restaurant s’appelle Valérie Véron et a elle aussi repensé l’offre du resto à l’aide de produits «sains, frais, équitables», mais aussi véganes et sans gluten, à consommer sur place ou à l’emporter.


Véronique Zbinden



L’Alimentarium en bref
Premier musée consacré à l’alimentation, l’Alimentarium explore les multiples facettes de l’alimentation et de lanutrition.
Ouvert de 10 à 18h d’avril à septembre (10 à 17h d’octobre à mars).
Fermé les lundis, sauf les lundis fériés.