La vaudoise a devancé d’une poignée de points la Genevoise Delphine Rossetti lors de la manifestation qui récompense le meilleur apprenti de Suisse Romande et du Tessin.
Trois femmes, trois hommes. Si la parité ne va pas toujours de soi dans les concours de cuisine, elle était respectée lors de la 17e édition du Poivrier d’Argent qui s’est tenue le dimanche 18 mars à l’Ecole professionnelle de Montreux (EPM). Les candidats provenant de six cantons romands (Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Valais et Vaud) – aucun représentant du Tessin ne participait cette année à l’événement – ont eu cinq heures pour préparer un mets de caille sur la base de la recette qu’ils avaient élaborée au préalable, ainsi qu’un entremets surprise dont le thème a été dévoilé le matin du concours, en l’occurrence une roulade au citron avec sauce aux noisettes.
Soutenu dès sa première édition par Aligro, qui sponsorise également le concours du meilleur apprenti vaudois de cuisine, le Poivrier d’Argent a une nouvelle fois tenu ses promesses grâce au talent de deux apprenties habituées aux grands événements. Juste avant d’annoncer qui de Sourya Rochat ou Delphine Rossetti, toutes deux membres de la Société suisse des cuisiniers, allait décrocher la timbale, Stephan Vaucher, président du concours, expliquait que les deux jeunes femmes s’étaient déjà affrontées à deux reprises – lors du Swiss Finger Food Trophy et du Challenge Benoît Violier – et qu’elles avaient chacune remporté un titre. L’une d’elles a fatalement pris l’avantage à l’issue du Poivrier d’Argent, la joie de Sourya Rochat contrastant avec la déception légitime de Delphine Rossetti, elle qui n’avait que 13 points de retard sur la lauréate (sur un total de plus de 700).
Tout s’est joué à peu de choses, comme souvent. Les créations des deux apprenties ont séduit par leur maîtrise technique et leur originalité, la gagnante ayant même créé son propre moule pour sa ballotine de caille. Grâce à sa victoire au Poivrier d’Argent, Sourya Rochat remporte son troisième concours après le Swiss Finger Food Trophy et le concours du meilleur apprenti vaudois. «J’adore les compétitions, mais, pour l’heure, je vais lever le pied afin de me concentrer sur mes examens», confie la Vaudoise. De son côté, Delphine Rossetti est certes déçue mais toujours animée par la passion des concours, elle qui vise une participation aux prochains SwissSkills.
L’édition 2018 revêtait aussi une importance particulière pour Stephan Vaucher, maître principal cuisine à l’EPM, et responsable de l’organisation du Poivrier d’Argent et du concours du meilleur apprenti vaudois depuis depuis le début. «Depuis 1998, année de sa création, j’ai eu la chance d’organiser le concours du meilleur apprenti de Suisse romande et du Tessin, d’abord organisé chaque année, puis tous les deux ans. Mon départ à la retraite anticipé étant prévu en juillet 2019, c’est Martial Stoky et Yan Cardinaux qui reprendront l’organisation de l’événement.»
Pour cette dernière édition qu’il présidait, Stephan Vaucher a voulu inviter un apprenti alémanique pour jeter des ponts avec la Suisse allemande, mais le projet initié avec la Société suisse des cuisiniers n’a pas abouti. «Qui sait, il se concrétisera peut-être à l’avenir à l’échelle vaudoise ou romande et tessinoise.» Dans l’immédiat, le Poivrier d’Argent reste un formidable tremplin pour la relève. Membre du jury de dégustation, Elodie Schenck relève les bénéfices d’une participation: «C’est une vitrine formidable, et un tremplin aussi je l’espère pour toutes les cuisinières qui peuvent ainsi faire valoir leurs qualités professionnelles.»
(Patrick Claudet)
1. Sourya Rochat, Ecole professionnelle de Montreux (VD)
2. Delphine Rossetti, Centre de formation professionnelle Services et Hôtellerie-Restauration (GE)
3. Jose Miguel Baleza Valerio, La Maison du Prussien (NE)
4. Davide Almeida, Bad Muntelien am See (FR)
4. Marie Bridline Rouvinez, Le Crans Hotel & Spa (VS)
4. Séverin Vernier, Hôtel du Bœuf Courgenay (JU)