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Rester positive et aller de l’avant

C’est l’attitude privilégiée par Kim Weber, la finaliste romande du «gusto20» annulé à cause du corona-virus. Ou comment transformer la déception en une motivation supplémentaire.

Kim Weber est membre de la Société suisse des cuisiniers. (DR)

Elle avait mis toutes les chances de son côté en réalisant à 11 reprises son menu sous le regard à la fois bienveillant et sévère de son coach et maître d’apprentissage Euloge Malonga, pour qui elle avait été la commise tandis qu’il se préparait pour la Swiss Culinary Cup, dont il a remporté l’édition 2019.  Un entraînement exigeant qui lui a permis de maîtriser sur le bout des doigts ses créations rendant hommage à son canton, Neuchâtel, à travers des ingrédients comme la tomme neuchâteloise, le Bleuchâtel ou l’absinthe, clin d’oeil à son grand-père originaire du Val-de-Travers. A tel point qu’elle aurait pu cuisiner les yeux fermés, assure-t-elle aujourd’hui.

Représenter la Suisse romande 

Quelques jours avant le jour J, la finale ne semblait pas compromise en raison de la décision d’organiser l’événement en petit comité. Exit les sponsors, les amis et la famille, il était prévu que seuls les membres du jury soient présents le 19 mars dans les cuisines du Centre professsionnel de Baden (AG) pour évaluer la prestation des neufs finalistes. Le renforcement des mesures décrété le 16 mars par le Conseil fédéral (fermeture des magasins, bars et restaurants) aura finalement eu raison de l’édition 2020 du seul concours réunissant les apprentis de 2e et 3e années de toute la Suisse.

Apprentie de troisième année au home Ruferheim, à Nidau (BE),  Kim Weber est déçue mais pas aigrie. «Bien sûr, j’aurais adoré pouvoir montrer mon savoir-faire au jury. Mais ce qui me chagrine le plus, c’est de ne pas avoir eu l’occasion de défendre les couleurs de la Suisse romande lors de cette finale à laquelle les apprentis francophones sont encore trop peu nombreux à participer.»

Inquiétudes pour son CFC 

Par ailleurs, la Neuchâteloise du Landeron se réjouit à l’idée d’avoir beaucoup appris au cours de l’aventure «gusto». «Aussi bien sur le métier que sur moi-même. A force de s’entraîner, on devient non seulement meilleur, mais on gagne aussi en confiance et en assurance. D’un naturel timide, j’ai longtemps eu peur de l’inconnu, mais mon parcours jusqu’à la finale, durant lequel j’ai participé à la séance photo avec les autres concurrents et parlé plusieurs fois à la presse, m’a permis de m’affirmer. C’est une fierté personnelle.»

La déception a été d’autant vite oubliée qu’elle sait le pays confronté à une grave crise sanitaire, dont l’impact se fait aussi sentir sur la formation initiale. Pour elle, la question est sensible, dans la mesure où, une fois son CFC en poche, elle a l’intention d’enchaîner avec une formation complémentaire de cuisinière en diététique. «J’ai eu peur de ne pas pouvoir intégrer le Centre de soins Wohnguet, à Täuffelen (BE), mais les annonces faites ces derniers jours par le gouvernement m’ont rassurée.» Quant au projet de tour du monde qu’elle avait évoqué lorsque nous l’avions rencontrée avant la finale (voir HGH n° 6/2020), il attendra, logiquement. «Pas grave, j’avais de toute manière prévu de suivre également une formation en confiserie!»

(Patrick Claudet)

 

Davantage d’informations:
www.ruferheim.ch