Une médaille d’or et quatre Médailles d’excellence saluant un nombre de points très élevé: les candidats suisses de l’hôtellerie-restauration ont brillé aux World Skills de Lyon. Voici comment ils ont vécu la compétition et ce qu’ils en retirent à titre personnel et professionnel.
Pour Nadia Koller, finaliste aux World Skills, l’épreuve réunissant les meilleurs jeunes professionnels du monde a démarré par une panne: «La première journée a commencé avec un retard dû à un problème technique, ce qui a immédiatement testé la résistance mentale de tous les candidats. Même si j’étais bien préparée, cet incident a affecté ma concentration.» L’épreuve du sucre s’est révélée être un autre défi pour la jeune femme de 22 ans originaire d’Appenzell Rhodes-Intérieures. De plus, Nadia Koller a été gênée par la chaleur, loin d’être idéale pour les produits en chocolat, sans compter que, l’après-midi du premier jour, «tout est allé de travers, comme si la guigne me collait à la peau». Vanessa Schnyder, sa coach, est malgré tout fière de sa protégée: «Après une première journée malheureuse, Nadia s’est vraiment donnée à fond le deuxième jour et a ainsi pu gagner beaucoup de points, ce qui me ravit.» Nadia Koller n’a actuellement pas de projets d’avenir concrets. «Je vais d’abord prendre des vacances pour me reposer avant de reprendre le travail quotidien avec une énergie nouvelle.» Elle souhaite transmettre l’expérience acquise à d’autres jeunes talents, «afin que notre beau métier créatif soit perçu sous le meilleur jour possible et continue à vivre». Bien que Nadia Koller ne soit pas montée sur le podium, son score lui a valu une Médaille d’excellence.
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Markus Schmid s’est préparé au concours avec son coach Daniel Inauen pendant deux ans, et même cinq jours par semaine depuis mai. L’accent n’a pas seulement été mis sur le métier de cuisinier, mais aussi sur la forme physique et mentale. Malgré cela, il n’a pas réussi à monter sur le podium, une déception compensée par sa Médaille d’excellence qui récompense un nombre de points particulièrement élevé. Après la remise des prix, Markus Schmid s’est montré satisfait de sa performance: «J’ai donné le meilleur de moi-même. Tout au long des épreuves, il n’y a eu aucun incident. Par chance, tout s’est passé de façon optimale.» Markus Schmid n’a reçu les instructions précises pour les journées de compétition qu’à la fin du mois de juillet. Cependant, peu avant le début du concours, environ 40 à 50 % des exigences ont été comme convenu modifiées. A la suite du concours, Markus Schmid tire un bilan positif: «C’était une expérience unique. J’ai appris à ne jamais douter de moi et à tout donner.» Il va maintenant commencer par une semaine de vacances bien méritée. S’il ne sait pas encore ce qu’il fera ensuite, son coach Daniel Inauen ne se fait pas de souci pour lui: «Markus peut travailler partout grâce à ses vastes connaissances. N’importe quelle entreprise pourrait s’estimer heureuse de l’embaucher.»
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Carmen Többen s’est demandé si elle serait en mesure de réaliser le coup du chapeau. Avec sa victoire aux World Skills, qui suit celles aux Swiss Skills et Euro Skills, la réponse est claire: oui, elle en a les moyens! Malgré un mal de gorge au quatrième jour de la compétition, Carmen Többen a réalisé une excellente performance à Lyon. Sa préparation méticuleuse a porté ses fruits. Non seulement elle a visité l’hôtel de Seattle qui a servi d’établissement modèle pour les jeux de rôle, mais elle s’est également entraînée avec son coach Egidio Marcato à adopter le bon comportement dans des situations extrêmes, comme par exemple lors d’une alerte à la bombe dans l’hôtel. En dépit de sa performance de haut niveau, Carmen Többen ne s’est pas hissée seule sur la plus haute marche du podium. Le Français Théo Choquet l’y a rejointe, mais le fait qu’il y ait cette année deux champions du monde dans la catégorie «Réceptionniste d’hôtel» n’a en rien gâché sa joie. Le podium est complété par Lisa-Marie Spörk (Autriche) et Joether Adithya Krishnapriya Ravikumar (Inde), qui décrochent le bronze. Avec ses trois victoires lors de concours professionnels, Carmen Többen est à coup sûr un modèle pour tous les futurs spécialistes en communication hôtelière. La jeune femme de 21 ans est aujourd’hui superviseure du front office au Baur au Lac à Zurich.
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«Je veux donner le meilleur de moi-même et représenter dignement la Suisse», s’était promis Marc Gay avant les World Skills. Il y est parvenu, c’est la conviction qu’il a partagée lundi à l’issue de la cérémonie de remise des prix. «Je suis très fier de ce que j’ai accompli. J’ai montré aux experts et aux autres nations ce dont j’étais capable et ce que j’avais appris.» Il a bien sûr été un peu déçu du résultat, lui qui a décroché le sixième rang. De son propre aveu, certaines choses ne se sont pas déroulées comme prévu, mais c’est le lot de toute compétition. «Je me suis néanmoins amusé tous les jours et j’ai été honoré de concourir pour la Suisse.» Sur place, Marc Gay a été soutenu par toute sa famille, qui assistait chaque jour aux épreuves pour l’encourager, et par sa coach Noemi Zoss-Kessler. «Je lui suis infiniment reconnaissant. Elle a investi beaucoup de temps et m’a transmis tout son savoir.» Noemi Zoss-Kessler elle-même se montre fière de son protégé: «Marc a réalisé une performance extraordinaire et montré qu’il faisait partie de l’élite mondiale», dit-elle. «Nous sommes venus pour une médaille, mais la concurrence à Lyon était très forte et quelques détails ont fait la différence dans le classement final.» Après cette semaine intense, Marc Gay se sent épuisé: «Mon corps et mon esprit me disent maintenant que je dois me reposer.»
(agu/pcl)
Vera Stocker revient sur son expérience aux World Skills: «C’était stressant, car le planning était très serré. Pourtant, je me sentais confiante puisque j’ai pu rendre toutes les tâches à temps.» Ce qui lui a semblé le plus difficile, c’était la situation de compétition: «Dans ce type de concours, il faut non seulement respecter les délais, mais aussi savoir s’adapter aux changements imprévus sur le lieu de travail.» Cela a compliqué la gestion du temps, «surtout parce que nous avons dû faire face à des épreuves surprises.» Avec un peu du recul, Vera Stocker considère que toute l’expérience, depuis le début, a été précieuse: «Les World Skills et tout ce qui en découle ont été pour moi une véritable affaire de cœur.» Ce qui a été le plus difficile à accepter pour la talentueuse jeune femme de 22 ans, c’est la notation du concours: «Selon moi, l’évaluation n’a pas été juste. Je n’aurais pas pu faire mieux et je dois accepter que tout n’est pas toujours équitable dans la vie», confie-t-elle, visiblement déçue. Sa coach, Ramona Bolliger, se montre pour sa part très satisfaite de la performance de sa protégée. «Vera a livré une compétition presque parfaite, à l’exception de quelques petites erreurs d’inattention.» Et si la déception est grande, eu égard au classement qui ne reflète pas la performance de l’Argovienne (un avis partagé par Ramona Bolliger), Vera Stocker a décroché une médaille d’excellence.
(ade/pcl)