Les frères Pierre et François Landolt vendent l’élevage de perches qu’ils ont créé en 2010 à un groupe d’entrepreneurs issus des secteurs de l’alimentation et de l’élevage.
Dans le courant de l’été, le Walliser Bote avait indiqué que Valperca rencontrait des difficultés financières. Une information alors confirmée par David Morard, directeur, qui expliquait que l’entreprise avait «des problèmes de liquidités et des difficultés à payer [ses] factures». Fin novembre, la PME a annoncé que sa reprise a pu être finalisée «quelques jours avant la menace de faillite». Dans un communiqué, on apprend que les frères Pierre et François Landolt, à l’origine du projet lancé en 2010, remettent Valperca à un groupe d’entrepreneurs au bénéfice d’une grande expérience dans les domaines de l’alimentation et de l’élevage, et disposant d’un bon réseau sur le marché suisse de la vente de détail.
Parmi les raisons qui expliquent la crise de liquidité figurent la combinaison d’un environnement de marché fortement modifié, la réorientation des anciens investisseurs, ainsi que l’augmentation massive des coûts de production, selon la direction. L’action «rapide et cohérente» des entrepreneurs permet donc au leader du marché dans le domaine de l’élevage de perches de poursuivre son aventure. Les nouveaux propriétaires, dont la priorité est aujourd’hui d’assurer la stabilité et la sécurité des collaborateurs, ont maintenant «la lourde tâche de limiter autant que possible les dommages occasionnés et de réussir ainsi à sortir l’entreprise de son sursis concordataire», toujours selon le communiqué.
Pour rappel, Valperca s’est lancée dans l’élevage de perches en collaboration avec sa société sœur Percitech, basée à Chavornay (VD), qui lui fournit les alevins qu’elle élève ensuite à Rarogne, au pied du massif du Loetschberg. Sur le papier, le concept paraît simple – il s’agit de produire une perca fluviatilis 100 % suisse dont la traçabilité est totale, de l’œuf au filet –, mais la réalité l’est nettement moins.
«Le premier défi a été de s’atteler à l’élevage de perches, au sujet duquel il n’existait aucune littérature, tout en décidant de travailler de surcroît avec des alevins propres alors que la majorité des aquacultures les achètent. Pour garantir une production toute l’année, il a ensuite fallu implémenter un système de pontes décalées, en vertu duquel les périodes de pontes naturelles qui surviennent en mai sont simulées dans douze bassins où les conditions naturelles sont recréées par le biais d’un contrôle de la température de l’eau et de la luminosité», expliquait David Morard dans ces colonnes (voir HGH n° 23/2017), peu après le lancement, en juin 2017, de sa marque propre, La Perche LOË. Un nom qui renvoie à la fois à un mot du patois fribourgeois qui signifie «pic de montagne» et aux trois premières lettres du Loetschberg, et grâce auquel Valperca est parvenu à faire connaître ses produits et leurs particularités aux chefs et cuisiniers suisses.
(Patrick Claudet)