Les boulangers-confiseurs ont les meilleurs formateurs

Le baromètre 2024 des apprentis montre que la plupart des jeunes professionnels sont satisfaits de leur entreprise formatrice et de leur formateur. De même, 60 % des apprentis estiment que l’image de leur métier est bonne. Mais un apprenti sur quatre ne sait pas encore s’il restera dans la branche.

La bonne nouvelle, c’est que le nombre d’apprentis qui voient leur avenir dans le secteur de l’hôtellerie-restauration est stable depuis des années. Mais c’est aussi la mauvaise nouvelle: malgré les efforts consentis par les entreprises, les associations patronales et les organisations professionnelles, il n’a pas été possible de réduire de manière significative le nombre de professionnels qui quittent le secteur après leur apprentissage. Tel est le constat du sondage auquel ont participé plus de 1000 apprentis de tout le pays.

Un problème bien connu

La raison la plus souvent citée pour quitter la branche, tous métiers confondus, est les horaires de travail. C’est d’ailleurs pour les apprentis de l’hôtellerie-restauration classique (55 %) et de la boulangerie-confiserie (56 %) le principal critère de réorientation professionnelle après l’apprentissage.

Depuis 20 ans, Hotel & Gastro Union réalise chaque année un sondage d’envergure auprès des jeunes Suisses en formation.

De nombreuses entreprises ont pris des mesures pour rendre les horaires de travail plus attrayants. Ils ont par exemple adapté les heures d’ouverture et les processus de production ou supprimé l’heure de chambre. Mais même avec la meilleure volonté du monde, personne ne peut résoudre le problème de base: les gens veulent du pain frais pour le petit déjeuner et ils viennent à l’hôtel ou au restaurant quand ils ont congé, c’est-à-dire surtout le soir, les week-ends, les jours fériés et durant les vacances scolaires.

Ce qui pourrait être changé, c’est en revanche l’avis des apprentis sur les heures de travail – il y a après tout aussi des avantages à avoir du temps libre quand les autres travaillent –, mais ces aspects-là devraient être mis en avant et communiqués plus largement. Actuellement, les horaires de travail sont de loin la raison la plus importante de quitter le métier (45 %). Les conditions de travail difficiles (20 %) et le manque d’estime (19 %) sont d’autres facteurs de mécontentement importants au travail.

Heureusement, il y a aussi de bonnes raisons pour lesquelles les apprentis restent dans le métier et donc dans la branche. Ainsi, 49 % des apprentis restent parce que le métier leur plaît, tandis que 36 % d’entre eux apprécient les travaux variés et 32 % le fait qu’ils puissent être créatifs et partager leurs idées. L’ambiance de travail (14 %) joue également un rôle important.

En tête et en queue de peloton

L’ambiance de travail et l’esprit d’équipe au sein de l’entreprise formatrice sont surtout déterminants pour les apprentis des métiers de l’administration et de la gestion hôtelière (17 %). En revanche, seuls 8 % des apprentis de la boulangerie-confiserie citent l’ambiance de travail comme raison de rester dans la profession. Et 70 % des futurs boulangers et confiseurs indiquent que le métier leur plaît, tandis que 81 % trouvent que leurs formateurs ont des connaissances professionnelles élevées et aussi de bonnes compétences sociales dans leurs relations avec les apprentis (75 %).

L’impact du manque de personnel

On a également demandé aux apprentis, entre autres, s’ils devaient faire des heures supplémentaires en raison du manque de personnel dans l’entreprise. Deux tiers des apprentis ont répondu par l’affirmative, mais seuls 21 % d’entre eux font régulièrement des heures supplémentaires. Pour 21 % des personnes interrogées, les heures supplémentaires ne sont effectuées que pendant la haute saison ou lors d’événements particuliers. Concernant les 25 % restants, les heures supplémentaires sont irrégulières et n’ont pas d’explication particulière. Il n’est pas rare non plus que les apprentis renoncent souvent ou au moins occasionnellement à des jours de repos. Seuls 46 % des sondés déclarent ne jamais devoir renoncer à des jours de repos.

(rif/pcl)


Baromètre des apprentis

Depuis 2004, Hotel & Gastro Union évalue la satisfaction des apprentis de l’hôtellerie, de la restauration et de la boulangerie par rapport à leur formation. Cette année, 1089 apprentis de toutes les régions linguistiques et de toutes les années d’appren-tissage ont participé à l’enquête. Le sondage, représentatif, a été réalisé par l’institut Ipsos à Root (LU).