Avec Bâle pour Ville du Goût et Tanja Grandits pour marraine, la 22e édition entend s’inscrire, du 15 au 25 septembre, dans une perspective de durabilité.
Première surprise, le léger parfum de cannelle qu’exhale cette année le magazine, évoquant le thème des épices. Deuxième nouveauté, le sous-titre du même magazine se réfère à «l’humain, l’animal et la planète». La Semaine du Goût se veut et s’affirme désormais engagée dans le combat pour la planète. «Nous entendons jouer un rôle éducatif, pédagogique, d’information: c’est la mission même de la Semaine du Goût», annonce son créateur et directeur Josef Zisyadis.
Au bout plus de 20 ans, la manifestation a certes des airs de rendez-vous rituel, pour ne pas dire routinier, et, pourtant, Josef Zisyadis est catégorique: «toujours en mouvement». Il en veut pour preuve cet engagement renforcé et réitéré et en faveur de la planète et d’une alimentation durable. On dénombre cette année plus de 2800 dates, correspondant à autant d’événements de tout genre (animations, rencontres, dégustations, marchés, bénichons, ateliers, conférences, concours, festivals de produits, balades ou sentiers thématiques, apéros à vélo, etc.) et ce en dehors des initiatives publiques qui, par définition, sont réservées et donc non comptabilisées.
Bâle est la Ville du Goût 2022 et parmi les grands axes de cette édition: le réseau des Villes du Goût va s’étoffer et se renforcer. Pour rappel, la moitié de l’humanité vit désormais dans des agglomérations urbaines et c’est aussi le cas de 85 % des Suisses. «Ce réseau riche d’une vingtaine de villes du goût était toutefois un peu dormant. Chaque cité est certes libre de célébrer le goût comme elle l’entend, mais si l’on entend agir sur notre assiette de demain, il faut travailler avec les villes. Tout en y incluant bien sûr la notion de plaisir», relève Josef Zisyadis.
Les Villes du Goût s’engageront désormais à signer le Pacte de Milan, lancé lors de l’Expo Universelle de 2015, qui vise à «garantir une alimentation saine pour tous, réduire le gaspillage alimentaire, préserver la biodiversité et atténuer le changement climatique». Quelque 210 cités s’y sont ralliées sur tous les continents (dont sept en Suisse). La ville de Bâle notamment, «très engagée et déterminée sur ce thème, a beaucoup insisté sur l’urgence alimentaire», relève encore Josef Zisyadis. «Et il convient de rappeler que l’alimentation pèse environ un tiers du réchauffement climatique.»
Cette année parmi les 2800 événements, beaucoup sont consacrés aux familles et aux enfants, souligne Giulia Onori, coordinatrice de la Semaine du Goût, pour qui il est essentiel de cibler ce jeune public, «notre avenir». Autre catégorie phare dont Giulia Onori se dit très fière: la gastronomie pour les jeunes. Soixante-deux grandes tables y participent en offrant des menus à des tarifs attractifs, un nombre record. On citera notamment Carlo Crisci, Franck Giovannini, Philippe Chevrier ou la marraine bâloise de l’événement, Tanja Grandits.
Autre petite surprise, qui devrait faire des heureux sous le drapeau: le département de Viola Amherd se joint pour la première fois au mouvement. Les popotes des casernes participent en concoctant des spécialités typiquement régionales pour quelque 15 000 recrues. De son côté, le conseiller fédéral Ueli Maurer ouvrira cette année le bal des saveurs – ou plus prosaïquement le gala rituel d’ouverture, où tous les mets seront bâlois et bios. Les vins mis en avant lors de la soirée seront quant à eux issus d’une vingtaine de domaines helvétiques de haut vol.
(Véronique Zbinden)