Elodie Schenk: la passion retrouvée des concours

Le 7 octobre prochain, la Vaudoise, gérante et cheffe du restaurant Le Tourbillon, relèvera le défi du Cuisinier d’Or.

Dans moins d’une semaine, elle sera au Trafo de Baden (AG), où elle disputera la demi-finale du Cuisinier d’Or, événement phare de la scène gastronomique suisse, dont seulement cinq des sept participants accéderont à la finale, prévue le 10 février 2025 à Berne. Sa motivation pour se lancer dans cette aventure, dix ans après l’excellente deuxième place décrochée à la Sélection suisse du Bocuse d’Or? L’envie de se frotter une nouvelle fois à la compétition, à un moment de sa vie où elle est parvenue à une forme de maturité professionnelle dans un cadre qu’elle affectionne particulièrement.

Depuis un an, après être passée dans quelques-unes des plus belles maisons romandes, Elodie Schenk est à la tête du restaurant Le Tourbillon. Situé à Plan-les-Ouates (GE), cet établissement exploité par la Croix-Rouge genevoise en pleine zone industrielle est un lieu qu’elle a façonné à son image. «Je voulais un espace à la fois chaleureux et en harmonie avec la nature,» explique-t-elle. Le décor mélange astucieusement le bois, le métal et une abondance de plantes, qui apportent une touche organique grâce à la présence bienveillante d’oliviers, d’arbres à agrumes ou de palmiers. Sur la terrasse avec vue sur le Jura et la pointe du jet d’eau, elle dispose même d’un potager, dont les sept bacs fournissent les herbes aro­matiques nécessaires à l’équipe en cuisine, ainsi que des fleurs ­comestibles, dont la fameuse tagette passion, la préférée de la cheffe, qui sont cueillies juste avant leur utilisation en cuisine.

Le concept de «la terre à l’assiette» est au cœur de la philosophie d’Elodie Schenk. Grâce à la ferme Inserres, gérée non loin par la Croix-Rouge genevoise, les légumes utilisés au quotidien dans la cuisine du Tourbillon sont d’une fraîcheur imbattable. L’approche durable qu’elle favorise ne se limite pas à l’approvisionnement local: son équipe et elle veillent à ce qu’il n’y ait aucune perte. Les épluchures de légumes, par exemple, sont transformées en bouillons ou en fonds, tandis que les fanes de carottes et les tiges de persil sont séchées pour être réutilisées. Cette démarche vise non seulement à minimiser le gaspillage, mais aussi à maximiser l’impact des saveurs.

Au-delà de l’aspect culinaire, le restaurant remplit une mission sociale importante: l’intégration et la formation des jeunes en difficulté. «Nous avons un apprenti cuisinier et une apprentie spécialiste en restauration, ainsi que des stagiaires qui découvrent le métier. C’est un grand bonheur de partager notre savoir-faire et de voir ces jeunes évoluer.» Loin de faire de la figuration, les jeunes apportent un soutien crucial au restaurant, qui ne pourrait assurer ses prestations sans eux.

Elodie Schenk est gérante et cheffe du restaurant Le Tourbillon. (Elise Heuberger)

Le restaurant Le Tourbillon, qui sert une quarantaine de couverts chaque midi, se distingue également par sa capacité à organiser des événements privés et des réceptions sur sa terrasse. En plus d’une formule affaires à 58 francs, l’établissement propose une carte courte qui est renouvelée tous les deux mois. «L’élaboration de nouveaux plats est une des facettes les plus fascinantes de mon métier», s’enthousiasme Elodie Schenk, qui travaille en étroite collaboration avec son équipe pour renouveler constamment l’offre culinaire.

Une réinvention permanente

Son goût prononcé pour la compétition n’est pas nouveau; il a débuté dès son apprentissage, où elle s’est distinguée comme meilleure apprentie vaudoise, avant de se former en boulangerie-pâtisserie à Genève, où elle a également obtenu le titre de meilleure apprentie genevoise. Sa passion pour la gastronomie, née lors de ses voyages en famille autour du monde – de la Polynésie à la Thaïlande en passant par les Caraïbes – s’est ensuite confirmée lors de ses nombreuses expériences professionnelles, de L’Auberge du Soleil à Bursins à son passage en Martinique. Aujourd’hui, à la tête de son propre restaurant et prête à relever un nouveau défi avec le Cuisinier d’Or, elle continue de se réinventer et d’inspirer ceux qui l’entourent.

(Patrick Claudet)


Davantage d’informations:

restaurantletourbillon.ch