... parce que j’aime les rencontres et la découverte de nouveaux lieux»
«Peter Schoeni, vous travaillez dans l’hôtellerie depuis 1977. Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce secteur d’activité?
Enfant, j’étais confronté à un dilemme: je voulais être soit acteur, soit hôtelier. J’ai choisi la seconde option, et, loin de renoncer à mon autre vocation, j’ai toujours considéré le monde de l’hôtellerie comme un formidable terrain de jeu. Tout au long de ma vie professionnelle, je me suis ainsi épanoui dans les différents métiers que j’ai exercés.
De quelle manière le métier a-t-il évolué au fil du temps?
Autrefois, le directeur ou la directrice d’un établissement, voire les chefs de département, étaient placés sur un piédestal; ils étaient à la fois admirés et craints et leur style de management était parfois rude. Aujourd’hui, les employés sont devenus des collaborateurs et les DRH des gestionnaires en ressources humaines. Le système hiérarchique est devenu horizontal et les employés ne souhaitent plus seulement exécuter les consignes, mais être impliqués dans la vie de l’entreprise et le processus décisionnel.
Quid de l’avenir de la branche?
Quand j’ai fait mes études à l’Ecole hôtelière de Lausanne, dont je suis ressorti diplômé en 1983, il y a tout juste 40 ans, les coûts les plus élevés étaient ceux des marchandises. C’est pourquoi nous passions beaucoup de temps à tenter de comprendre comment les maîtriser. Aujourd’hui, ce sont les coûts du personnel qui sont le poste le plus important, ce qui représente un changement important. De plus, la génération Z a d’autres attentes; les personnes en charge des équipes se doivent d’imaginer de nouveaux modèles pour y répondre, qu’il s’agisse de la semaine de quatre jours ou de l’abandon de l’heure de chambre.
Vous êtes membre de Hotel & Gastro Union depuis 1979. Pour quelle raison avez-vous adhéré?
A l’époque, il n’y avait aucun système de prévoyance professionnelle; le deuxième pilier des assurances sociales n’existait pas encore. En revanche, Hotel & Gastro Union, qui s’est toujours battu pour l’amélioration des conditions de travail, proposait une rente aux personnes parvenant à l’âge de la retraite, ce qui était un complément bienvenu à l’AVS. Au moment d’adhérer, je me suis dit que c’était une bonne idée d’anticiper un peu et de penser déjà à mes vieux jours.
Hotel & Gastro Union milite contre la pénurie de personnel. Une bonne chose, selon vous?
Oui, absolument. Il est important de renforcer la formation pour les employés et les employeurs, de rendre la gestion du personnel plus respectueuse et l’organisation du travail plus harmonieuse, et d’augmenter les salaires à tous les niveaux.
(propos recueillis par Patrick Claudet)
Diplômé de l’EHL, Peter Schoeni a été chef de réception aux Grisons, directeur d’hôtel en Thaïlande et en Chine, client mystère, enseignant et responsable des événements à l’EHG. Il exploite aujourd’hui un centre de loisirs avec quatre escape rooms à Winterthour.