La multiplication et l’utilisation de plus en plus courante des outils de conversation automatisés bouleversent profondément le monde du travail. Quid de l’hôtellerie-restauration?
Les métiers d’aujourd’hui existeront-ils encore demain? Quelles compétences seront demandées dans cinq ou dix ans? Comment former la relève pour des professions qui restent à inventer? Telles sont quelques-unes des questions induites par la numérisation croissante et l’avènement de l’intelligence artificielle. Basé en Allemagne, l’Institut Fraunhofer pour la gestion du travail et l’organisation s’est penché sur ces aspects cruciaux en analysant 26 profils professionnels issus de six secteurs de l’hôtellerie-restauration. Dans l’étude Future Hotel Employee Profiles, les chercheurs arrivent à la conclusion suivante: «De nombreux emplois changeront fondamentalement ou disparaîtront. Mais un nombre nettement plus important de nouveaux métiers apparaîtront, dans lesquels l’accent sera surtout mis sur l’interaction entre l’homme et la technique.» Ce changement de paradigme nécessitera non seulement, une attention particulière en termes de formation, mais aussi la mise en avant de compétences spécifiques. «Il est plus important que jamais que les apprentis disposent non seulement d’aptitudes professionnelles, mais aussi de compétences sociales telles que l’empathie, la créativité et la flexibilité», explique Urs Masshardt, secrétaire général de Hotel & Gastro Union et président du conseil de fondation de l’Ecole hôtelière suisse de Lucerne. Quid des professions qui sont menacées? «Celles en lien avec la comptabilité, la gestion des revenus et les RH vont disparaître, car l’intelligence artificielle accomplit ces tâches mieux que l’homme», estime Wilhelm K. Weber, membre du conseil d’administration de Swiss Hospitality Solutions. De son côté, Gastrosuisse est d’avis que les métiers évolueront (sans forcément se réinventer) et qu’il faudra faire avec moins de collaborateurs dans la branche.
(rif/pcl)