Claire Vinçonneau, formatrice et entrepreneuse, valorise la profession de gestionnaire en entretien textile aussi bien en Suisse romande qu’alémanique.
Depuis 2014, Claire Vinçonneau occupe un rôle clé dans la formation des gestionnaires en entretien textile en Suisse. En tant que maîtresse professionnelle, elle enseigne en Suisse romande, au Centre d’enseignement des métiers de l’économie familiale, et en Suisse alémanique, à la STF de Zurich. Forte de son expertise dans le domaine de l’entretien textile, elle participe aussi à l’élaboration des programmes d’apprentissage et des examens fédéraux, collaborant activement avec la Haute école fédérale en formation professionnelle. Outre son travail d’enseignement, Claire Vinçonneau a fondé en 2018 sa propre entreprise, Care and Maid, dédiée à la formation et au conseil dans le domaine de l’entretien textile. «De façon générale, je crois au potentiel des jeunes professionnels et je veux les accompagner au mieux dans leur parcours.»
Le métier de gestionnaire en entretien textile est trop souvent sous-estimé, alors qu’il représente un secteur fondamental dans l’économie, sans lequel beaucoup d’opérateurs ne pourraient pas assurer leurs services. Claire Vinçonneau est consciente de cette réalité et place la formation au cœur de sa mission, tout en inscrivant ses cours dans une perspective plus large. Les compétences développées par les apprentis vont ainsi au-delà du simple nettoyage: ils apprennent à traiter des textiles spécifiques, à gérer la chimie des produits et à maintenir des standards d’hygiène et de qualité rigoureux, tout en veillant à des processus durables. Cette variété de tâches fait de cette profession un pilier du développement durable: une bonne gestion des textiles permet à la fois de prolonger la durée de vie des vêtements et de limiter leur impact environnemental.
La formation duale, que Claire Vinçonneau a découverte dès son arrivée en Suisse, la séduit tout particulièrement. Selon elle, ce modèle offre des opportunités uniques aux jeunes qui peuvent ainsi acquérir une véritable expérience professionnelle dès le début de leur parcours. «Le système donne aux jeunes la possibilité de s’impliquer concrètement et de se construire un avenir professionnel solide», explique-t-elle. Elle est convaincue que ce modèle contribue au succès économique de la Suisse, en formant des professionnels capables de s’adapter aux exigences changeantes du marché.
Avant de se consacrer à la formation, Claire Vinçonneau a eu un parcours professionnel riche. Son aventure commence à Barcelone à la fin des années 1990, où elle intègre la franchise 5àsec en tant que responsable du réseau catalan. Très rapidement, elle se voit confier la gestion d’une cinquantaine de personnes, tout en supervisant l’ouverture de nouvelles filiales dans toute la Catalogne. A seulement 25 ans, elle acquiert une expérience précieuse dans le management d’équipes multiculturelles.
Après Barcelone, elle poursuit son parcours à Londres où elle continue à travailler pour 5àsec, cette fois en qualité de formatrice indépendante sur les marchés français, espagnol et hongrois. En 2002, elle fait un bref passage hors du groupe à la suite de son rachat par un fonds d’investissement, avant de réintégrer le siège de Genève en tant que directrice de la formation. «Cette expérience m’a permis de travailler avec des personnes aux mentalités et besoins très différents, de l’Amérique du Sud à l’Asie, en passant par l’Europe», souligne celle qui a récemment obtenu, entre autres, une accréditation Eduqua auprès de la Fédération suisse pour la formation continue en tant que formatrice pour adultes.
En 2006, elle s’installe avec son mari à Zurich, marquant une nouvelle étape dans sa vie personnelle et professionnelle. La transition vers la Suisse alémanique a été un défi, eu égard à la barrière de la langue (qu’elle a apprise) et aux particularités culturelles. Mais Claire Vinçonneau a su s’adapter et s’intégrer pleinement dans ce nouveau contexte. «Il faut du temps pour créer des liens ici, mais ils sont durables et de qualité.»
(Patrick Claudet)