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Vers un changement de paradigme?

Si la situation des femmes dans l’hôtellerie-restauration s’est améliorée en l’espace de quelques décennies, il reste encore des progrès à faire, notamment en termes d’organisation du travail.

Nombreuses seront les femmes suisses à se mobiliser en cette Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, comme elles l’avaient fait ici à Neuchâtel en 2021 dans le contexte particulier du Covid. (Keystone-ATS)

Rassemblement du Collectif vaudois de la grève féministe dès 15h sur la place de la Riponne à Lausanne, manifestation à Genève dès 17h à la rue du Mont-Blanc, cortèges et conférences dans de nombreuses autres villes de Suisse romande, avec à chaque fois la volonté de remettre au cœur du débat la question des droits des femmes: c’est le programme de cette journée du 8 mars qui sera de nouveau l’occasion de rappeler que l’égalité des droits, si elle a progressé, n’en reste pas moins un sujet d’actualité.  En début de semaine, l’Organisation internationale du travail indiquait en effet qu’en termes d’emploi les inégalités entre femmes et hommes sont plus importantes qu’anticipé, les premières gagnant à l’échelle du globe 51 % du salaire masculin. Quid de la situation dans l’hôtellerie-restauration? Pour Laura Rod, coprésidente de Slow Food Suisse et membre de la Société suisse des cuisiniers, les choses évoluent dans le bon sens, mais tout ne se résume pas aux écarts salariaux. «Dans nos métiers, les femmes sont mieux représentées qu’à l’époque de mon apprentissage dans les années 1980. Néanmoins, les entreprises sont encore trop souvent frileuses lorsqu’il s’agit de confier à une femme un poste à responsabilité», estime celle qui vient d’ouvrir le restaurant Ben Ouais, lequel entend notamment combattre les injustices sociales. Parmi celles-ci figure le réflexe visant à assigner à chaque sexe un rôle professionnel prédéterminé, avec à la clé un malaise sociétal qui touche selon elle autant les femmes que les hommes. «C’est d’un changement de paradigme dont nous avons besoin, car la question n’est pas en soi une problématique féminine. La semaine de quatre jours et les horaires continus seraient un premier pas vers une meilleure répartition des rôles et un certain équilibre entre vie privée et vie professionnelle.»

(pcl)