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De Haïti à l’Oberland bernois via l’Inde

Depuis 2018, Tim Weiland dirige The Alpina Gstaad après avoir occupé plusieurs postes au sein du groupe Aman. Portrait d’un parfait polyglotte qui a grandi entre Haïti, le Kenya et l’Afrique du Sud.

Tim Weiland, diplômé de l’EHL, est directeur de l’Alpina Gstaad. (dr)

Pour la deuxième année consécutive, le cinq-étoiles bernois a décroché la première place du classement des meilleurs hôtels suisses établi par le Falstaff Hotel Guide. Une récompense qui salue le ­travail d’une «équipe passionnée», dixit le communiqué relayant la nouvelle, mais derrière laquelle on peut aussi voir la marque du directeur général Tim Weiland, en poste depuis 2018, dont le ton posé, le regard affûté et la silhouette élancée sont bien connus des habitués.

Des parents dans l’humanitaire

Pour celui qui a fait toute sa scolarité en anglais, dont la langue maternelle est l’allemand et qui a épousé une Française, l’hôtellerie est une passion à laquelle rien ne le prédestinait. «Mes parents travaillaient dans l’humanitaire; j’ai vécu jusqu’à mes cinq ans en Haïti, à l’époque de Jean-Claude Duvallier, alias Baby Doc, avant d’être scolarisé au Kenya puis en Afrique du Sud», explique ce père de deux enfants. Souvent, il accompagnait son père sur le terrain, visitant les camps de réfugiés et découvrant in situ les conditions de vie des populations déplacées.

Son premier contact avec la profession? «Mon père, en charge du volet financier, organisait régulièrement des dîners de charité à domicile. Je donnais un coup de main au service, et, par la suite, j’ai même fait des extras à la demande du consul de Suisse, qui m’a conseillé d’étudier à l’Ecole hôtelière de Lausanne. C’est le seul établissement à qui j’aie envoyé ­­mon dossier et j’ai été admis.» Après l’obtention de son diplôme, il décroche son premier poste aux Maldives, où il découvre le «luxe ultime» d’un hôtel qui est une île et inversement, mais qu’il est heureux de quitter après deux ans.

Sa prochaine destination est Marrakech, au Maroc, où il intègre le groupe Aman et découvre la ville et ses ruelles, puis le pays et ses grands espaces qu’il sillonne à moto. L’aventure continue en Inde, à trois heures de Jaipur, dans le Rajasthan, au cœur de l’ancienne réserve de chasse d’un maharadja transformée en domaine hôtelier. «J’y ai travaillé avec Laetitia, rencontrée à l’EHL, et qui est devenue ma femme. Durant deux ans, nous avons été les seuls étrangers du district d’Alwar.»

La suite? Beijing, toujours chez Aman, et Courchevel, avant de prendre la direction de l’Alpina Gstaad. Evoquant la parenthèse du covid, il dit sa fierté d’avoir su attirer en nombre la clientèle helvétique, parfois réticente à dépenser son argent dans les cinq-étoiles du pays, et d’avoir été en mesure, grâce aux propriétaires, de maintenir toutes les équipes, y compris durant le semi-confinement. «Du coup, quand tout a rouvert, nous étions prêts!»

(Patrick Claudet)


Davantage d’informations:

thealpinagstaad.ch