Hotel & Gastro Union a interrogé les professionnels sur les salaires, les horaires de travail et le droit à la parole. Les résultats de la grande enquête sont désormais disponibles.
Roger Lang, Hotel & Gastro Union (HGU) a lancé l’an dernier une collecte de signatures, avant d’effectuer cette année une enquête sur l’hôtellerie-restauration. Avec quel objectif?
Notre organisation s’engage depuis 1886 pour de bonnes conditions de travail. De nombreux employés de l’hôtellerie-restauration l’ignorent. Avec ces campagnes, nous poursuivons d’une part l’objectif de mieux communiquer nos points de vue, et, d’autre part, d’impliquer les professionnels dans notre travail.
L’enquête a pris fin en octobre. Combien de collaborateurs de la branche y ont participé?
Un total de 12 758 personnes nous ont fait part de leur opinion. Ce chiffre, élevé, montre clairement que les principaux problèmes du secteur ne sont pas encore résolus.
La question portait sur le salaire. Quelle est la conclusion de l’enquête?
Le salaire est et reste le sujet numéro un. Une personne sur trois en est insatisfaite. On observe une certaine évolution positive des salaires, en particulier chez les professionnels bien formés, en raison de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Néanmoins, une augmentation générale des salaires est nécessaire à tous les niveaux de qualification.
Comment est perçue l’idée d’introduire des majorations de salaire pour le travail de nuit ou le weekend?
Près de 80 % des participants à l’enquête indiquent qu’ils seraient plus enclins à travailler le soir, le week-end, les jours fériés ou la nuit s’ils recevaient un supplément de salaire. Dans d’autres secteurs, de telles primes sont depuis longtemps la norme.
Une autre question portait sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des travailleurs. Qu’en est-il?
Soixante pour cent des personnes interrogées se disent satisfaites de leurs horaires de travail. Les 40 % de mécontents montrent toutefois qu’une réflexion sur l’organisation du travail n’a pas encore eu lieu dans toutes les entreprises. Un délai de préavis plus long pour les horaires de travail permettrait de mieux concilier travail et loisirs. C’est là que nous voulons intervenir. Les horaires ne doivent pas changer constamment.
D’autres points sont la valorisation, la participation et les perspectives dans les entreprises. Est-ce que les choses avancent?
Oui, seules 25 % des personnes interrogées sont insatisfaites. Les employeurs sont devenus beaucoup plus sensibles qu’il y a quelques années à la question de l’estime, en offrant la possibilité de s’exprimer. La majorité des participants à l’enquête ont exprimé un avis positif sur les possibilités de développement. Cela prouve qu’il y a de bonnes perspectives dans le secteur de l’hôtellerie-restauration et que nos efforts en matière de formation et de perfectionnement en valent la peine.
Quelles conclusions HGU tire-t-elle de l’enquête?
Nous considérons les résultats de l’enquête comme un mandat pour continuer à nous engager en faveur d’une augmentation des salaires, d’une amélioration de la conciliation entre travail, famille et loisirs, d’une formation initiale et continue abordable et d’une meilleure image de nos professions. Plus les professionnels seront nombreux à nous rejoindre, mieux nous y parviendrons. Tous sont cordialement invités à participer à la construction de l’avenir de l’hôtellerie-restauration en tant que membre de HGU.
(rup/pcl)
Roger Lang (33 ans) est à la tête du secteur Droit, Politique sociale et Campagnes au sein de Hotel & Gastro Union.