Membre de la spham depuis 42 ans, Peter Schoeni prend sa retraite et quitte le comité national. Portrait d’un Alémanique francophile qui a notamment été hôtelier en Chine, client mystère et formateur.
Avant même d’entrer à l’Ecole hôtelière de Lausanne en 1980, Peter Schöni avait déjà une bonne idée de ce qu’était le métier. Sa grand-mère, qui avait tenu un établissement familial à Wengen (BE) jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avait ensuite exploité le Grand Holel Rigi Kaltbad, dans le canton de Lucerne. C’est là où il a passé la plupart de ses vacances, et où il a résolu le dilemme de son enfance: «Je voulais être soit acteur, soit hôtelier. J’ai choisi la seconde option, et, loin de renoncer à mon autre vocation, j’ai toujours considéré le monde de l’hôtellerie comme un terrain de jeu.»
Quand on lui demande ce qu’il retient de ses 40 ans de carrière, Peter Schoeni évoque les trois leçons que la vie lui a apprises: l’empathie, l’écoute et l’art du compromis. «Savoir que mes anciens élèves s’épanouissent dans leur profession est aussi une source de satisfaction», explique celui qui a notamment été professeur à l’Ecole hôtelière de Genève (EHG), avant de combiner l’enseignement et la responsabilité des événements au sein de l’institution genevoise. Parallèlement aux cours qu’il a dispensés entre autres sur la gestion d’entreprise, de projets ou des RH, il a en effet organisé pendant plusieurs années l’emblématique Songe d’une nuit d’été, soirée en forme de clin d’œil à Shakespeare qui réunissait plus de 1000 personnes issus de tous les horizons.
Mais son parcours l’a aussi conduit à l’autre bout du monde, en Chine, où il a notamment été en poste à Urumqui, capitale de la région autonome ouïghoure du Xinjiang. «C’était deux ans après Tian’anmen, les étrangers étaient encore peu nombreux. De Hongkong, j’ai importé des Mars et Toblerone; nous étions le seul point de vente à proposer des produits occidentaux.»
A son retour en Suisse, il devient client mystère. Un job de rêve? «C’est ce que tout le monde m’a dit pendant cinq ans. Mais on est en voyage 25 jours par mois, ce qui rend impossible toute vie sociale. De plus, on teste l’hôtel sans visiter les sites touristiques. Sans compter que le métier a aujourd’hui disparu», raconte celui qui garde une passion intacte pour la vie associative. La suite? Son frère qui exploite un centre événementiel à Winterthour (ZH) l’a mandaté pour imaginer quatre escape rooms. «Je m’amuse comme un fou», assure-t-il. Le jeu, toujours et encore.
(Patrick Claudet)
L’assemblée des délégués se tiendra les 7 et 8 novembre à Sursee (LU). Les membres souhaitant y prendre part sont priés de contacter sans attendre le secrétariat romand (tél. 021 616 27 07).