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Une nouvelle station d’essais viticoles en Valais

Le domaine de l’Etat du Valais, le Grand-Brûlé à Leytron, connaît une promotion fédérale. Il devient un site d’essai pour la viticulture et l’œnologie d’Agroscope.

Dans le cadre du projet, de nouveaux cépages, notamment résistants aux maladies de la vigne, seront testés. (Unsplash)

La nouvelle structure a été présentée fin mai. Une convention a été signée entre l’Etat du Valais et Agroscope, portant sur 2021-2028, avec une prolongation possible jusqu’en 2032.  En plus des deux organismes étatiques, l’association de producteurs Vitival et la centrale de vulgarisation Agridea sont partenaires. L’Etat du Valais met à disposition ses surfaces viticoles à Leytron et à Châteauneuf, ainsi que sa cave et son laboratoire d’œnologie et fournit du personnel. Vitival permettra de tester des solutions dans diverses exploitations parmi ses 800 membres. Et Agridea facilitera le transfert des connaissances au-delà du Valais, sur le plan national. 

La petite arvine en point de mire

Plusieurs projets de recherche en viticulture et en œnologie ont été définis. Ils visent à apporter des solutions aux défis principaux de la filière, dans un contexte général de changement climatique et d’évolution des pratiques culturales. L’alimentation en eau de la vigne et l’entretien durable des sols feront l’objet d’essais approfondis. Agroscope va, pour ce faire, créer deux postes. De nouveaux cépages, notamment résistants aux maladies de la vigne, seront testés. Des solutions seront recherchées pour gérer la diminution de l’acidité dans les moûts et les vins, un des effets du réchauffement climatique. «Une optimisation du bilan énergétique des processus viticoles sera également à l’étude», affirme un communiqué.

Au niveau des cépages, un des projets consiste à définir des petites arvines en sélection polyclonale, pour accroître le potentiel aromatique du cépage blanc emblématique du Valais, tout en veillant à maintenir sa productivité, sa résistance à la pourriture grise et en assurant sa biodiversité. Des travaux étaient déjà menés sur ce sujet au Grand-Brûlé depuis une dizaine d’années. Le même exercice est fait dans le canton de Vaud sur le(s) chasselas. Les essais conduits en Valais complèteront ceux déjà menés sur les autres parcelles expérimentales d’Agroscope, à Changins et au domaine de Caudoz/Pully (VD), à Wädenswil (ZH) et à Cugnasco (TI). Ils auront une portée qui dépassera le cadre du Valais, qui jouit certes d’un micro-climat et qui est le principal canton viticole suisse (un tiers du vignoble).

Alors que le Valais dispose d’une «plate-forme orientation bio», jugée progressiste, entre vignerons en PI (production intégrée) réunis dans Vitival et en bio, ce (vilain!) mot de trois lettres n’est mentionné nulle part. Normal: la présentation du projet est tombée en pleine campagne sur l’initiative contre les pesticides de synthèse. Le mot bio est tout aussi absent de la communication après le «triomphe paysan» du rejet par plus de 60% du peuple suisse des deux initiatives sur le sujet, le 13 juin. L’organisme des paysans Agora souligne que «l’agriculture romande aurait été directement impactée par les fortes restrictions en matière de protection des plantes, diminuant ainsi les rendements en viticulture (ndlr: cité en premier rang, alors qu’il y a plus de deux ans de stocks de vins suisses en cave), en arboriculture, en cultures maraîchères [...]». Mais Agora assure que l’agriculture suisse «va s’engager fortement dans la mise en œuvre de la nouvelle législation sur les pesticides qui, à son entrée en vigueur au 1er janvier 2023, sera la plus stricte d’Europe».

La voie est désormais libre pour les viticulteurs déjà engagés dans le processus bio. Il y en a une belle série parmi les meilleurs de Suisse romande. En matière d’encouragement du bio par l’acte, les restaurateurs et consommateurs peuvent jouer désormais sur la discrimination positive.

(Pierre Thomas)


Davantage d’informations:

www.agroscope.admin.ch/agroscope/fr/home.html