Face aux conséquences de la pandémie sur le secteur de l’hôtellerie-restauration, les partenaires sociaux exigent d’une seule voix des contributions à fonds perdu.
Ce n’est pas la première fois qu’ils entreprennent une démarche commune, mais ils font preuve cette fois d’une détermination à la hauteur des enjeux. En raison de la «situation désespérée» dans laquelle se trouvent les entreprises de la branche, les partenaires sociaux demandent au Conseil fédéral que des contributions à fonds perdu leur soient immédiatement accordées. S’ils ne contestent pas les raisons sanitaires qui poussent le gouvernement à imposer de telles restrictions, les organisations parmi lesquelles figurent notamment Hotel & Gastro Union, Gastrosuisse et Hotelleriesuisse constatent que les prestations de substitution annoncées dans le cadre de la réglementation sur les cas de rigueur n’ont pas encore été versées aux entreprises qui en ont besoin de toute urgence.
«Il n’est pas possible non plus de savoir avec certitude quelles entreprises pourront bénéficier de ces aides ni quand elles seront versées», ajoutent les partenaires sociaux, pour qui le dispositif en vigueur, avec responsabilité partagée entre le Conseil fédéral et les 26 cantons, se révèle très lourd.
Dans leur lettre commune au Conseil fédéral, les partenaires sociaux soulignent en outre l’importance de faire cohabiter prévention sanitaire et sécurité sociale. Selon eux, il est urgent que des moyens financiers supplémentaires soient alloués pour protéger les emplois dans les secteurs qui sont à l’arrêt à cause du confinement, ou qui subissent une forte diminution de leur activité suite aux restrictions. D’où l’exigence de prendre au plus vite des mesures supplémentaires pour garantir la survie des établissements de l’hôtellerie-restauration.
Concrètement, les organisations en question demandent qu’on leur octroie, par le biais d’une ordonnance d’urgence, des contributions à fonds perdu. Ces aides devront être versées immédiatement, et de manière uniforme dans toute la Suisse, aux entreprises. De quoi redonner confiance à des professionnels qui s’attendent à ce que le Conseil fédéral annonce aujourd’hui la fermeture de tous les établissements publics jusqu’à au moins fin février.
L’enjeu est de taille, car plusieurs centaines de milliers d’emplois sont en jeu. Selon Gastrosuisse qui a mené un sondage auprès de 4000 établissements, la moitié des opérateurs feront faillite d’ici la fin mars s’ils ne reçoivent pas dès maintenant une indemnisation financière. Par ailleurs, l’enquête a aussi révélé que chaque vague de coronavirus s’accompagne d’une vague de licenciements. Ainsi, presque 60 % de tous les établissements qui ont procédé à des licenciements au cours de l’année dernière ont dû se séparer de nouveau d’employés fin 2020. Pour mémoire, Gastrosuisse avait indiqué que pas moins de 100 000 emplois étaient en péril.
(pcl)