L’application née à Genève mise sur la transparence et le bouche-à-oreille positif. Rencontre avec Antonio Canton, président et fondateur.
Comment est née l’application Twisper?
Personnellement, quand j’organise mes vacances à New York, par exemple, j’ai pour habitude de demander des bonnes adresses à des amis. C’est ce qui nous a inspiré ce modèle et nous avons démarré en 2018 avec une équipe de développeurs basée à Lisbonne pour nos versions Android et IOS. Notre siège, lui, se trouve à Genève, raison pour laquelle l’app a été lancée début 2019 dans un petit cercle de proches en Suisse et en trois langues pour la tester et l’améliorer.
Concrètement, comment ça marche?
L’usager a une carte Google avec tous les établissements, un répertoire d’amis et de favoris: avec le feed style Instagram, il accède aux commentaires de son groupe, il sait qui aime quoi et un chat lui permet d’interagir. Il a aussi une liste de services utiles, par exemple des terrasses et il peut bien sûr réserver et bientôt aussi payer en ligne. Contrairement aux autres plateformes, nous ne prenons pas de commission sur les réservations. Les établissements ont des outils pour tirer profit de ce bouche-à-oreille positif et gérer leur image en ligne. Pour l’instant, il ne s’agit que de restaurants, hôtels et bars, mais, à terme, nous souhaitons y inclure de nombreux autres services, de l’électricien à l’avocat.
Vous vous lancez sur un marché très concurrentiel: que disent les chiffres et quels sont vos objectifs?
Le marché est occupé par des géants comme Trip Advisor (plus de 100 millions de téléchargements), l’indien Zomato ou Yelp notamment, avec beaucoup de plus petits acteurs locaux, par exemple à Genève récemment Foodetective. A l’heure actuelle, Twisper a été téléchargée plus de 1,4 million de fois et est présente dans plus de 150 pays, en dix langues. De nouveaux lieux, langues et fonctionnalités s’ajoutent chaque mois. L’idée est que les gens se parlent et chattent dans leur langue. Notre objectif est de devenir le leader du marketing digital pour les entreprises.
L’app est gratuite pour l’usager, sans publicité, et vous ne commercialisez pas ces données. Quel est dès lors le modèle commercial?
Le financement s’appuie sur un abonnement, modique, des établissements à notre plateforme Twisper Business, qui s’élève à 29 francs par mois. Nous préférons être moins chers mais viser le plus grand nombre. Pour ce montant, le restaurant ou l’entreprise gère son compte, ses photos, menus et informations, avec un bouton «réservation » sans commissions.
Vous faites aussi appel à des ambassadeurs prestigieux. Comment fonctionnent ces partenariats?
Le bar tender Dirk Hany à Zurich et la jeune star des mixologues à Paris Jennifer Le Nechet, les chefs Tom Aikens en Angleterre ou Coco au Cap sont, comme Philippe Chevrier, des ambassadeurs bénévoles auxquels nous pouvons assurer une bonne visibilité, grâce notamment à des publireportages dans des magazines partenaires comme le National Geographic, Easyjet ou Cordon Bleu.
Vous parlez d’équité et de transparence mais au fond qu’est-ce qui garantit que vous n’aurez pas de commentaires bidon achetés?
Nous avons mandaté un organe de révision externe pour vérifier ce bon fonctionnement et le fait que nous ne vendons pas les données de nos utilisateurs à des fins commerciales. Un algorithme filtre en outre les eventuels commentaires négatifs.
(Propos requeillis par Véronique Zbinden)
Présente dans 150 pays et téléchargée 1,4 million de fois depuis son lancement début 2019, Twisper – contraction de trust et whisper – est une application sociale gratuite qui fonctionne selon un modèle de bouche-à-oreille digital. Elle mise sur une relation de confiance et des recommandations uniquement positives au sein de petits cercles d’amis et connaissances. On y trouve aucun commentaire négatif, pas de publicité et les données des utilisateurs ne font l’objet d’aucun usage commercial.