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Ale Mordasini se qualifie pour la finale du Bocuse d’Or

Lors de la sélection européenne qui s’est tenue en Estonie, le Suisse a terminé au huitième rang d’une compétition dominée par les Scandinaves.

A Tallinn, le chef argovien qui est membre de la Société suisse des cuisiniers a livré une solide performance. (DR)

Comme un air de déjà-vu. Après les deux jours de compétition organisés les 15 et 16 ctobre à huis clos ou presque à Tallinn, en Estonie, les drapeaux qui flottaient au-dessus du podium étaient plutôt familiers. Et pour cause: le Bocuse d’Or Europe, auquel participaient 16 finalistes, a vu la victoire de la Norvège devant la Danemark et la Suède, un trio de tête qui ressemble furieusement à celui de la sélection euroléenne de 2018 (à la différence près que la Suède avait devancé le Danemark), et qui n’est pas sans rappeler non plus le classement de la grande finale lyonnaise de 2019 (Danemark, Suède, Norvège). Mais face à une concurrence aussi solide, les autres nations n’ont pas démérité, à l’instar de l’Islande (4e), la Finlande (5e), la France (6e), l’Estonie (7e), la Suisse (8e), la Hongrie (9e) et l’Italie (10e).  

L’heure du débriefing 

Si ces dix équipes peuvent légitimement se réjouir, dans la mesure où elles se sont qualifiées pour la finale lyonnaise qui se tiendra non pas en janvier mais en juin 2021, et à laquelle participeront 24 équipes du monde entier, l’heure n’est pas au triomphalisme. En témoigne l’abnégation du candidat suisse, Ale Mordasini, qui s’est déjà remis au travail en fin de semaine dernière. Selon son entourage, il a en effet réuni son équipe – composée notamment de son coach Rasmus Springbrunn et du finaliste de 2019 Mario Garcia – pour débriefer Tallinn. Car s’il est bien sûr satisfait de sa qualification pour la finale – c’était l’objectif de l’Académie suisse du Bocuse d’Or –, il n’est pas du genre à  se contenter des places d’honneur. Alors, quid de son poisson-chat estonien avec une farce crémeuse fumée? La retransmission en direct de l’épreuve aura permis d’admirer son très élégant thème sur assiette, et d’entendre les mots élogieux de Régis Marcon, membre du comité international d’organisation, qui commentait les créations de tous les candidats avec le maître de cérémonie. «Une composition compacte, à l’image de la Suisse, et dont toutes les saveurs s’entremêlent de manière harmonieuse», a-t-il dit en substance. Quant à la caille estonienne glacée au miel de lavande avec son cœur et sa sauce à la pomme (le thème sur plat), Régis Marcon l’a décrite comme «un voyage à travers les Alpes avec quelques réminiscences lyonnaises». 

Une configuration inédite 

Au-delà de la performance individuelle du chef de l’hôtel-restaurantKrone, à Regensberg (ZH), par ailleurs membre de la Société suisse des cuisiniers, c’est le contexte général de la manifestation qui a frappé les esprits. Repoussée du printemps à l’automne à cause du Covid-19, la finale européenne s’est déroulée dans des conditions particulières. Avant le départ et dès l’arrivée à Tallinn, les membres de la délégation helvétique – une quinzaine de personnes, équipe incluse – ont dû se soumettre à un test de dépistage. Puis, une fois sur place, ils ont été invités à renoncer aux transports publics, puis installés dans des gradins dédiés. «Si la nouvelle configuration n’a pas changé grand-chose pour Ale et les autres finalites, l’ambiance était en revanche différente dans le public, où toutes les délégations, y compris celles de Scandinavie, étaient modestes», confie Anna Pernet de l’Académie suisse du Bocuse d’Or, qui était du voyage.  

(Patrick Claudet)