Pourquoi l’humain est-il un facteur de succès toujours plus important? Ali Mahlodji, Viennois aux racines perses, répondra à cette question lors d’une intervention destinée aussi bien à la relève qu’aux cadres de l’hôtellerie-restauration.
«Le pays a besoin de nouveaux talents et la bonne publicité est (presque) tout»: telle sera la devise du Igeho Campus lors de la journée du 21 novembre, durant laquelle Ali Mahlodji, un intervenant très prisé à l’échelle européenne pour ses conférences de motivation, livrera ses conseils.
Ali Mahlodji: Vous avez raison, le chiffre n’est pas correct – il y a eu 43 jobs! J’ai commencé à travailler dès l’âge de 14 ans. D’abord dans le bâtiment, puis comme aide en pharmacie, entre autres, avant de reprendre ma scolarité et d’entamer des études dans le secteur IT
Je préfère me focaliser sur les bonnes expériences. Avant la création de mon entreprise, j’ai été enseignant. Travailler avec des jeunes gens s’est révélé à la fois passionnant et exigeant. Et pour cause: si un directeur a la responsabilité directe de huit à dix personnes, un enseignant doit être capable, lui, de diriger une trentaine de personnes tout en contribuant à l’éclosion de leur talent individuel. Ce qui est humainement difficile, voire impossible, à accomplir, nous l’exigeons de la part des professeurs.
Whatchado existe depuis 2012 et consiste en une plateforme multimédia sur laquelle chacun raconte son métier. Chaque mois, nous nous adressons à plus d’un million de visiteurs uniques par le biais de nos quelque 6000 vidéos actuellement en ligne. De fleuriste à président de la République, en passant par chauffeur de taxi, les professions couvrent un large spectre. Par ailleurs, le cycle de conférences WhatchaSkool organisé par mon équipe a permis d’atteindre 80 000 élèves au cours des deux dernières années. Le but de la démarche est d’inspirer et motiver la relève de manière à ce qu’elle croit en elle.
A ma connaissance, il s’agit là d’un phénomène qui est largement répandu. Ce problème concerne de nombreux secteurs dans toute l’Europe. Partout où il y a une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les entreprises n’ont pas compris, à l’heure de la digitalisation, l’importance de la dimension humaine dans la gestion des ressources humaines. Les anciens points de repère, comme le statut social affiché à travers une voiture de luxe notamment, ont été balayés. Ce que les gens veulent, c’est que le travail donne un sens à leur vie. Mais s’il y a des entreprises qui perdent de bonnes personnes, il y en a beaucoup d’autres qui parviennent à motiver leurs collaborateurs parce qu’elles ont compris l’esprit du temps.
Le thème de mon intervention sera «Diriger une nouvelle génération». J’évoquerai un monde professionnel en pleine mutation et je détaillerai les nouveaux paradigmes et mécanismes qu’il est bon de connaître si l’on veut être en accord avec ces nouvelles valeurs. Je dirai aussi quel état d’esprit il faut privilégier si l’on veut trouver et garder les talents dans ce nouveau monde digital.
(RUP/PCL)