Lancée par Daniela Re et Stéphanie Eschler, la manifestation qui réunira 115 exposants à Montreux sera ouverte au public le premier jour et aux seuls professionnels le second.
Après avoir accueilli le printemps dernier le Salon Arvinis jusqu’alors associé à la ville de Morges, Montreux sera le théâtre d’un second rendez-vous consacré au monde du vin, automnal celui-ci, et centré exclusivement sur la production biologique et biodynamique. Baptisé BiowinExpo, le Salon imaginé et organisé par Daniela Re et Stéphanie Eschler se veut le complément d’Arvinis, avec les organisateurs duquel elles se sont entretenues avant de mettre sur pied leur événement. «Contrairement à la manifestation printanière, qui met l’accent sur la production indigène, nous présenterons en effet une majorité de vins étrangers. Par ailleurs, nous visons d’abord les professionnels, nos exposants cherchant avant tout des importateurs et des relais dans l’hôtellerie-restauration, raison pour laquelle nous leur avons dédié une journée entière.» Cette journée aura lieu lundi 30 octobre, soit au lendemain de celle consacrée au public qui pourra déguster dimanche prochain plus de 400 vins issus de productions biologiques et biodynamiques certifiées.
Dans le but de donner une envergure internationale à la manifestation, Daniela Re s’est associée au magazine Vinum pour lancer le Challenge BiowinExpo, destiné à récompenser les meilleurs vins présentés à Montreux. Plus de 80 crus ont été soumis à un jury constitué de Daniela Re, Sigi Hiss, journaliste spécialisé membre de la rédaction de Vinum, et Alexandre Truffer, rédacteur en chef adjoint de Vinum, lesquels ont dégusté à l’aveugle et sélectionné 18 coups de cœur répartis en trois catégories – vins rouges secs, vins blancs secs et spécialités (effervescents, rosés, vins doux, etc.). Provenant de Suisse, d’Espagne, de France et d’Italie, les vins primés ont tous obtenu la note minimale de 16,5 et bénéficieront d’un coup de projecteur durant les deux jours du Salon.
Selon Alexandre Truffer, les 18 coups de cœur présentent une belle diversité de régions et de cépages. «Ces crus donnent une vision intéressante de ce qu’est le vin bio à l’échelle du continent européen et sont susceptibles de plaire y compris à ceux qui ne sont pas des inconditionnels du vin bio. D’ailleurs, nous n’avons pas appliqué de critères particuliers pour tenir compte du mode production; nous nous sommes seulement demandé si les vins étaient bon ou non», explique le rédacteur en chef adjoint de Vinum. Quant à la proportion de vins primés, il la juge conforme à celle des autres concours qui accordent généralement des médailles à un tiers environ des vins soumis au jury de dégustation.
Appelé à se développer au fur et à mesure des éditions, le challenge contribuera à la promotion du vin bio dans un pays où les crus de cette catégorie sont encore en retrait par rapport aux autres produits estampillés bio. «C’est la raison d’ailleurs qui nous a poussés à porter le Salon sur les fonts baptismaux. L’an dernier, lorsque nous étions à Millésime Bio, le mondial du vin biologique organisé tous les ans à Montpellier, en France, nous avons réalisé qu’aucun rendez-vous d’envergure de ce type n’existait en Suisse. Notre intuition était bonne, puisque nous avons reçu quelque 80 inscriptions en l’espace de deux semaines seulement. Et si nous nous sommes arrêtés à 115 exposants, alors que nous en voulions à la base une centaine, c’est pour garantir la qualité de l’offre», explique Daniela Re.
Ancienne directrice financière d’une grande entreprise américaine, cette dernière n’en est pas à son coup d’essai dans le domaine viticole. Stéphanie Eschler et elle exploitent déjà la société Biowine qui soutient la production biologique et biodynamique en important des crus européens. Tout en gardant un œil sur le développement des domaines bio en Suisse, qui représentent à ce jour 4,7% du vignoble, contre 9% en France et 11% en Italie.
(Patrick Claudet)