Malgré un bon exercice 2023, les organisations patronales ne sont pas prêtes à augmenter les salaires minimums, d’où l’échec des négociations de la CCNT.
Les parties contractantes de la Convention collective nationale de travail (CCNT) pour l’hôtellerie-restauration suisse négocient chaque année, ente avril et juin, une adaptation des salaires minimums pour l’année suivante. Les salariés sont représentés par Hotel & Gastro Union, Unia et Syna, et les employeurs par les associations Gastrosuisse, Hotelleriesuisse et Swiss Catering Association. Après quatre tours de négociations, les parties contractantes ne sont pas parvenues à se mettre d’accord sur une adaptation des salaires minimums, car les représentants des employeurs n’étaient pas prêts à accorder des augmentations de salaire décentes. L’année 2023 a pourtant battu tous les records: jamais l’hôtellerie suisse n’avait enregistré autant de nuitées. Pour 2024 aussi, les prévisions sont excellentes et le record de l’année précédente pourrait être battu. Mais cette embellie ne profite pas à tous: les salaires dans la branche sont très bas et de nombreux salariés connaissent depuis des années des pertes de pouvoir d’achat.
Face à l’attitude intransigeante des organisations patronales, Hotel & Gastro Union, Unia et Syna ont fait appel au Tribunal arbitral de la CCNT, qui devra se prononcer sur les salaires minimums pour l’année prochaine. A travers l’échec de ces négociations, les organisations patronales ont une fois de plus manqué l’occasion d’envoyer un signal positif aux employés et à la relève. En juin 2022, Gastrosuisse évoquait dans son «plan en cinq points contre la pénurie de personnel qualifié» le «développement de modèles salariaux modernes», mais cela ne s’est pas encore concrétisé dans la pratique. Malgré la situation économique favorable, la pénurie de personnel et le manque de relève, les organisations patronales, Gastrosuisse en tête, ne sont pas prêtes à faire l’effort nécessaire au niveau salarial.
(hgh)