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«C’est le moment de se former»

Le programme de formation et de perfectionnement de la CCNT fête son 10e anniversaire. Le point avec Stefan Unternährer, l’un des initiateurs du projet.

Secrétaire général adjoint de HGU, Stefan Unternährer est le chef de la délégation du personnel dans le cadre de la CCNT.

Vous êtes impliqué dans le projet depuis le début. Quelles raisons ont présidé à sa création il y a 10 ans?
Notre objectif était d’accroître la productivité des établissements et développer dans le même temps les compétences des collaborateurs. L’hôtellerie-restauration est un secteur misant sur les relations de personne à personne et le restera probablement encore longtemps. La majorité des clients ne souhaitent pas communiquer avec des robots, une formation complémentaire est donc plus importante qu’une innovation technique. Il est également important que les employés aient de meilleures opportunités sur le marché du travail s’ils poursuivent leur formation.


«La crise plaide en faveur de la formation»


Pour quoi avez-vous milité toutes ces années?
Pour le soutien financier des diplômes reconnus par l’Etat, c’est-à-dire les examens professionnels et les examens professionnels supérieurs. C’est en grande partie grâce à eux que les jeunes professionnels restent dans l’industrie après leur apprentissage. Forcément: ces diplômes offrent des possibilités d’avancement, tandis que les gains et la valorisation des métiers augmentent.

Que vous inspire ce dixième anniversaire? 
Nous n’avons pas encore atteint notre altitude de croisière. Lorsque le projet a été lancé en 2010, je me suis dit que les choses allaient enfin pouvoir évoluer grâce à ces généreuses subventions. L’objectif est qu’un pour cent des employés de la branche se lance chaque année dans une formation complémentaire. Si l’on sait que le secteur compte quelque 200 000 collaborateurs, cela représente 2000 personnes. A titre indicatif, elles ont été 1000 à bénéficier l’an dernier de notre programme de subventionnement, ce qui nous a permis de franchir pour la première fois ce cap symbolique. C’est bien sûr encourageant, mais beaucoup de gens hésitent encore à se lancer dans une formation de plus d’une journée. Malheureusement, on apprend trop peu de choses en si peu de temps. 

Comment la crise du coronavirus change-t-elle la donne en matière de formation?
Je vais le dire même au risque de paraître cynique: il n’y a jamais eu autant de temps à consacrer à la formation qu’aujourd’hui. En ce sens, la crise plaide en faveur de la formation. Je recommande donc à tout le monde de profiter de cette opportunité unique offerte par la CCNT. L’argent est là, tous les employés peuvent en bénéficier, et les entreprises reçoivent une compensation salariale pour pallier l’absence de leur personnel.

Quid des patrons qui seraient encore réticents?
Il faut simplement leur dire que toute personne qui réussit un examen professionnel supérieur re-vient avec de nouvelles connaissances, qui bénéficient à l’entreprise et à toute l’équipe.


 (mgs/pcl)