Après huit années de présidence de Hotel & Gastro Union Romandie, Jean-Michel Martin explique pourquoi il ne briguera pas de nouveau mandat lors de l’assemblée générale du 4 mai.
Jusqu’au dernier moment, il aura pesé le pour et le contre. Contacté quelques semaines avant la tenue de la dernière réunion en date du comité romand, Jean-Michel Martin avait laissé entendre qu’il réfléchissait à la manière dont il souhaitait s’impliquer à l’avenir dans l’organisation professionnelle à laquelle il a adhéré en 2000, mais il avait insisté sur le fait que sa décision n’était pas encore prise.
A l’approche de la rencontre, il a néanmoins informé les instances dirigeantes qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat et qu’il se retirerait également du comité, avant de l’annoncer à ses collègues romands le jour de la réunion. Une décision tout sauf évidente pour celui qui incarne depuis 2009 Hotel & Gastro Union Romandie, et qui a également siégé durant trois ans au comité central de Hotel & Gastro Union, dont il s’était retiré pour justement concentrer tous ses efforts sur la Suisse romande.
Comment interpréter de fait le départ de Jean-Michel Martin? «Après huit années de présidence, il est temps de passer la main», résume le principal intéressé. Lors de son élection il y a 8 ans, puis régulièrement au fil des ans, il avait insisté sur l’importance d’une représentation romande forte. D’une part, pour insuffler un certain dynamisme dans la région, notamment par le biais de l’organisation d’événements ponctuels; d’autre part, pour s’assurer que les membres romands soient représentés à l’échelon national dans leur société professionnelle respective, voire au comité central.
«Je resterai un fervent défenseur
de la formation et des métiers de bouche»
Jean-Michel Martin
«Or, je n’ai pas réussi à trouver de professionnels romands suffisamment motivés pour siéger dans l’un ou l’autre des comités des sociétés professionnelles, dont les membres sont élus tous les trois ans à l’occasion de l’assemblée des délégués», explique Jean-Michel Martin. Le regret est d’autant plus fort qu’il s’était retiré du comité central pour s’impliquer davantage en Suisse romande, on l’a dit, et ce avec le secret espoir d’insuffler une dynamique nouvelle à la région. «Le relatif insuccès de ma démarche m’oblige à prendre mes responsabilités.
En tant que président, je n’ai pas ménagé mes efforts, mais je dois constater que les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions que j’affichais alors. Ma décision de ne pas me représenter est somme toute logique.
Il est temps qu’un nouveau capitaine prenne la barre du bateau.» Loin d’être amer, Jean-Michel Martin souligne la difficulté de la tâche qui incombe non seulement au président et aux membres du comité de la région, mais aussi aux membres souhaitant s’investir pour Hotel & Gastro Union Romandie. «La région est très étendue, et l’expérience montre qu’il n’est pas toujours aisé de réunir des personnes en provenance de plusieurs cantons.
A cette réalité géographique s’ajoute aussi le fait que je suis moi-même basé dans le canton de Berne, d’où un décalage supplémentaire avec les préoccupations romandes que je partage certes en qualité de francophone, mais qui ne font pas partie de mon quotidien professionnel», poursuit Jean-Michel Martin.
S’il se montre sévère envers lui, le président sortant relève toutefois le succès du Gastro Union Challenge lancé en 2012 dans le cadre de Gastronomia, et qui a été rebaptisé Challenge Benoît Violier lors de sa troisième édition l’automne dernier. «A titre personnel, je suis un fervent défenseur de la formation professionnelle en général, et de la relève en particulier. C’est pourquoi la mise sur pied de cette compétition romande mêlant à la fois cuisine et service est une forme de fierté.
Il s’agit là du travail de toute une équipe, réunissant des membres apportant spontanément et bénévolement leur aide, le secrétariat romand et Hotel & Gastro Union. Sans oublier la Fondation vaudoise pour la formation des métiers de bouche, qui a financé l’opération, et le Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier qui a soutenu le projet dès le début, d’abord par l’entremise de Benoît Violier qui en a été le président d’honneur, puis de Brigitte Violier, Franck Giovannini et de plusieurs membres de la brigade qui se sont relayés durant les quatre jours du concours en novembre 2016.»
Dans un registre plus personnel, Jean-Michel Martin évoque également les défis qu’il doit relever au sein de la Sélection suisse du Bocuse d’Or, dont il est chef de la finale nationale et coach du représentant helvétique lors des finales européenne et internationale, ainsi que dans le cadre de son activité professionnelle. Basé au quartier général à Berne, il est le chef du domaine subsistance de l’Armée suisse et supervise notamment la formation. «Si nous n’avons pas de peine à recruter des apprenties et apprentis, nous sommes toutefois confrontés à un manque de personnel au sein de la milice.
Pour nourrir les troupes, nous avons besoin de 1200 soldats en cuisine, et, compte tenu des conditions spécifiques de recrutement (nationalité suisse et formation de cuisinier), nous peinons à les trouver. Dégagé de mes responsabilités au sein de Hotel & Gastro Union Romandie, je pourrai me consacrer pleinement à cette problématique.»
Patrick Claudet
Président de Hotel & Gastro Union Romandie depuis 2009,
Jean-Michel Martin démissionne du comité.
Il explique sa décision par la difficulté à insuffler un nouveau dynamisme à la région en dépit du succès du Challenge Benoît Violier et sa volonté de se recentrer sur son activité professionnelle au sein de l’Armée suisse.
Davantage d’informations:
<link http: www.hotelgastrounion.ch>www.hotelgastrounion.ch