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La bonne étoile de Michel Owona

Après une première participation en 2015, le Vaudois d’adoption relèvera une nouvelle fois le défi du Cuisinier d’Or avec une passion intacte.

Michel Owona a travaillé travaillé au côté d’André Chiang. (DR)

Si chaque cuisinier a dans un coin de sa tête l’envie de gagner quand il participe à un concours, la défaite ne prend pas toujours des allures de catastrophe. Nombreux sont en effet les professionnels chevronnés à vanter les mérites des compétitions qui forgent non seulement le caractère, mais permettent aussi d’acquérir des réflexes à force d’entraînements acharnés. C’est le cas de Michel Owona, chef de cuisine au salon de direction Nestlé Les Dents du Midi, à la Tour-de-Peilz (VD). Pour ce natif du Cameroun qui a embrassé le métier de cuisinier dès son arrivée en France à l’âge de 14 ans, la répétition de gestes techniques précis et la mise en danger inhérente à tout concours professionnel sont déjà en soi des récompenses.

Une nature optimiste 

«Je m’en suis rendu compte en participant au fil des ans à de nombreux concours, et plus particulièrement lors de la demi-finale du Cuisinier d’Or 2015. L’enseignement que j’ai tiré de cette première expérience? Il faut s’organiser et savoir aller à l’essentiel, tant au niveau du goût que de la présentation», confie Michel Owona. En prévision de l’édition 2018, il avait prévu de s’astreindre à un entraînement rigoureux jusqu’au jour de la demi-finale, mais des raisons indépendantes de sa volonté l’ont obligé à revoir ses ambitions à la baisse. Face à ce coup du sort, le jeune Vaudois garde le moral: «Bien sûr, c’est déstabilisant, mais je suis de nature optimiste et je m’adapte facilement aux nouvelles circonstances.» Par chance, il peut compter sur le soutien de son coach, Didier Sidot, qui l’accompagne dans sa préparation à l’épreuve. Les deux hommes se connaissent depuis quelques années déjà, et son mentor a déjà eu par le passé l’occasion de le guider dans son parcours, l’encourageant à effectuer différents stages, notamment sur le site de Roland Garros en tant que chef visiteur en charge des cocktails dînatoires de luxe. Depuis ses débuts, Michel Owona semble d’ailleurs être placé sous une bonne étoile, puisqu’il a été sous l’aile de nombreuses pointures de la gastronomie, à commencer par André Chiang, rencontré alors qu’il faisait un stage d’écailler au Cap d’Agde, dans le sud de la France, au tout début de sa carrière. 

Des mentors bienveillants 

André Chiang se lie d’amitié avec lui et l’encourage à se présenter chez les célèbres frères Pourcel, à la Compagnie des Comptoirs, au Cap d’Agde. Là, il commence tout en bas de l’échelle, ce qui en dit long sur l’humilité avec laquelle il pratique sa profession, avant de participer à l’ouverture d’une nouvelle table sous l’égide des Pourcel, cette fois sur les Champs-Elysées, à Paris. «Après Paris, André Chiang m’a proposé de le suivre à Singapour, mais j’ai préféré rejoindre une partie de ma famille qui vit en Suisse, où mon premier poste a été à Châteauvieux en tant qu’entremétier», poursuit Michel Owona. Nous sommes alors en 2007, et l’aventure culinaire du jeune cuisinier va le conduire entre autres à la Maison du Prussien et au Pont de Brent, à l’époque où Gérard Rabaey est encore aux commandes de son 3 étoiles. Suivent encore un passage au Lausanne Palace & Spa et au Musée Chaplin, dont il fait l’ouverture comme sous-chef avant d’en être nommé chef. 

En dépit de son C.V. pour le moins impressionnant, Michel Owona garde les pieds sur terre. Sa lucidité, il l’explique par son enfance au Cameroun où il a appris d’une part à être autonome dès son plus jeune âge, et, d’autre part, à cultiver le maïs, le manioc et les fruits exotiques avec son arrière-grand-mère et sa grand-mère, toutes deux à la tête d’un grand domaine qui nourrissait toute la famille, et dont la proximité rassurante a révélé au futur chef des saveurs qu’il affectionne encore aujourd’hui. 

Un projet unique en son genre 

Parallèlement, Michel Owona a lancé un projet unique en son genre sous la forme de tables éphémères – récemment à la Ferrari Art Gallery à Vevey (VD) – proposant un menu gastronomique à un prix abordable. «C’est une manière de démocratiser la haute cuisine et l’accueil que les gens réservent à ce projet baptisé Spoon by Owona Michel est une source de satisfaction.». 

(Patrick Claudet)


Bio express

Né en 1986 au Cameroun, Michel Owona entreprend à 14 ans sa formation de cuisinier en France. Au cours de son parcours initié dans le Tarn, il a la chance de croiser la route de Michel Chiang, qui le présente aux frères Pourcel auprès de qui il commence tout en bas de l’échelle avant de gravir les échelons. A son arrivée en Suisse, il parfait sa formation auprès de plusieurs maisons prestigieuses (Châteauvieux, Maison du Prussien, Pont de Brent, Lausanne Palace & Spa, etc.).