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La passion du couteau depuis deux décennies

Modeste à ses débuts, l’entreprise Ceco, créée en 2003 à Bienne par Michael Bach, a forgé sa réputation auprès des grands chefs et de la relève en misant sur un produit de qualité.

Le coutelier Timo Müller, responsable de la production Sknife, au travail. (dr)

Plus de 500 personnes ont participé, fin août, aux portes ouvertes de la manufacture biennoise de Michael Bach. Durant trois jours, les partenaires de l’ingénieur en céramique de formation ont pu (re)découvrir l’assortiment de Ceco, l’entreprise dont il célèbre cette année les 20 ans, et les ateliers où sont manufacturés les produits Sknife, la marque sœur lancée en 2014, et notamment présente dans 13 restaurants 3 étoiles au Guide Michelin, dont le Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier (Franck Giovannini) et Memories (Sven Wassmer) en Suisse.

Pour lui qui d’ordinaire va à la rencontre des chefs, leur venue en nombre (parmi eux figuraient notamment le récent finaliste suisse du Bocuse d’Or Christoph Hunziker et son sous-chef Lukas ­Schär)  a été l’occasion de réaliser le chemin parcouru depuis ses débuts. «Ma passion des couteaux est née dans le prolongement de nombreux voyages au Japon, où je regardais, fasciné, les cuisiniers travailler avec des couteaux d’une qualité extraordinaire et dont ils prenaient le plus grand soin», se souvient Michael Bach. Au tournant du nouveau millénaire, il devient consultant et réalise lorsqu’il commence à commercialiser les couteaux Kai sous l’enseigne Ceco que le défi est de taille. «Nos produits étaient deux fois plus chers que ceux de la concurrence. Il a fallu faire preuve de pédagogie en expliquant les raisons de cette différence de prix.» 

Fort du soutien d’Andreas Caminada, son troisième client historique, il entreprend la promotion de son enseigne à travers le sponsoring. A ce titre, 2008 est une année particulièrement importante. Il devient en effet l’un des sponsors des deux équipes nationales suisses (soutien placé depuis 2022 sous le signe de Sknife), un engagement en faveur des jeunes talents qui se traduit aussi par la mise à disposition de mallettes de couteaux à petits prix pour celles et ceux qui débutent.

Par la suite, il accompagne en 2010 Franck Giovannini lors de sa seconde participation au Bocuse d’Or, et, dans le même temps, il devient l’un des partenaires du concours Gusto, destiné aux apprentis cuisiniers de tout le pays.

«Ma passion des couteaux est née à la suite de nombreux voyages au Japon»

Michael Bach, directeur

Grâce au bouche à oreille, son réseau national se développe rapidement, aussi bien en Suisse alémanique que romande. Le chef genevois Philippe Chevrier est d’ailleurs le premier à avoir adopté les couverts Sknife, au restaurant Chez Philippe, en 2014, alors que le pari d’un produit entièrement fabriqué à Bienne semblait pour le moins risqué. «Nous avons aussi pu compter sur le soutien du réseau des Jeunes Restaurateurs d’Europe en Suisse, ainsi que celui des Grandes Tables et de Swiss Deluxe Hotels», explique Michael Bach. 

Le succès de l’entreprise ne s’est pas seulement cantonné à la Suisse. A la faveur d’une stratégie favorisant les contacts privilégiés dans des zones géographiques clairement délimitées, il a pu séduire de nombreux chefs allemands et français. Le cas français, d’ailleurs, est emblématique, dans la mesure où rien ne prédestinait le Biennois d’adoption à devenir l’une des références incontournables sur la Côte d’Azur, comme par exemple au Mirazur  de  Mauro Colagreco. Sa success-story dans l’Hexagone? Un cas d’école exemplaire, mais l’histoire, passionnante, il promet de la raconter l’an prochain, lors des 10 ans de Sknife.

(Patrick Claudet)


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