Derrière la «régénération» du Grapillon, boisson bien connue des plus de 30 ans, se cache un ambitieux projet visant l’avènement d’une «économie régénératrice».
C’est durant le semi-confinement que Sofia de Meyer, fondatrice il y a 10 ans d’Opaline S.A. avec Ludovic Orts, a publié un essai à valeur programmatique. Intitulé A notre portée. Eveil pour une économie régénératrice, le texte diffusé en ligne s’intéresse aux enseignements que l’on peut tirer de la crise sanitaire actuelle. A partir d’un constat simple – la situation, extraordinaire, nous encourage à repenser notre rapport au monde –, la Valaisanne d’adoption déploie sa réflexion autour de cinq axes, qui sont autant de manières de «s’éveiller» et de créer un nouveau modèle de société.
Lors de la présentation officielle du Grapillon qu’Opaline a «régénéré» avec le Groupe Schenk, et qui est désormais disponible en deux variétés (Gamay pétillant et Chasselas pétillant) à base de raisin exclusivement suisse, Sofia de Meyer a esquissé les contours de sa philosophie. La mission de vie, le lien à la nature, le lien à l’argent, le lien aux valeurs ou encore le lien à soi et aux autres, bref tous ces enjeux, ou «éveils», qui sont au cœur de son essai, elle les a évoqués dans le Château de Châtagneréaz, propriété de Schenk à Rolle (VD).
Un décor tout trouvé pour glisser de la théorie à la pratique. D’une part en racontant comment elle est passée de sa cuisine, seule avec sa centrifugeuse, à la création d’Opaline avec son mari Ludovic, ainsi que la manière dont elle a convaincu son conseil d’administration de contribuer à la renaissance d’une marque iconique dont elle n’a pas la propriété intellectuelle. D’autre part en donnant la parole à ses partenaires distributeurs (Obrist, Bevanar, Amstein, Magic Tomato, Farmy, Vitaverdura, Biofruits, etc.), qui ont commandé le Grapillon avant même que ce dernier ne soit produit. «Un bel exemple d’économie régénératrice», a dit en substance Sofia de Meyer.
(Patrick Claudet)
Créé en 1944 par Schenk, le Grapillon est une boisson à base de jus de raisin d’abord destinée à booster les écoliers en carence de sucre. Elaboré avec du chasselas, puis avec du raisin rouge d’Italie et du Sud de la France, il fait le bonheur de plusieurs générations de jeunes Romands et finit par disparaître après plusieurs tentatives de relance au cours de la dernière décennie. Sa «régénération» par Opaline marque son grand retour.