C’est au Bouveret (VS) que la Société suisse des cuisiniers (ssc) convie en août ses membres pour une visite de The Mosimann Collection.
Le rendez-vous est fixé le 31 août au César Ritz Colleges, au Bouveret, là où Swiss Education Group a installé The Mosimann Collection sur l’un de ses campus. L’événement organisé par la ssc, qui fête en 2020 son 100e anniversaire, débutera à 14h et se prolongera jusqu’à 17h30. Le nombre de places étant limité, les personnes intéressées sont priées de s’inscrire aussi vite que possible auprès du secrétariat romand de Hotel & Gastro Union (20 francs pour les membres, 50 pour les non-membres).
Mais qu’est-ce que The Mosimann Collection? L’exposition permanente, dont la scénographie a été confiée à l’architecte d’intérieur Omid Louie, déroule le fil d’une carrière riche marquée par la proximité avec une Maison royale d’Angleterre dont Anton Mosimann a servi quatre générations, et au cours de laquelle il a vu défiler le gratin du monde entier dans son club privé de Londres. Mais l’aile entièrement rénovée du campus du Bouveret fait aussi la part belle au corpus de livres anciens qu’Anton Mosimann a réuni ces quarante dernières années, depuis qu’il a eu l’opportunité de racheter la collection d’un mentor qui s’était pris d’amitié pour lui.
Parmi les 6000 ouvrages en sa possession figurent de nombreuses pièces inestimables, dont le plus grand livre de cuisine au monde écrit à la main (1733), ou encore un ouvrage de Bartholomeo Scappi (1570), célèbre chef de la Renaissance qui a été au service de Pie IV et Pie V. Sans parler même du livre de confitures de Nostradamus et d’une dizaine de volumes d’Auguste Escoffier, dont certains sont signés de sa main. De plus, la collection comprend de nombreuses cartes de menus historiques, comme celui des fêtes du sacre et du couronnement du tsar de Russie en 1896, des souvenirs personnels (dont 56 médailles d’or) et des oeuvres d’artistes suisses, ainsi qu’une table d’hôtes reproduisant la cuisine de Claude Nobs, l’un de ses amis aujourd’hui disparu.
Preuve de l’importance du lieu aux yeux du personnage éponyme qui y a réuni sa formidable collection: Anton Mosimann avait la larme à l’œil lorsqu’il a inauguré le musée en juin 2016. «L’émotion était très forte, c’était bouleversant de découvrir le magnifique écrin que Swiss Education Group a créé pour ma collection. Rien de semblable n’existe à ma connaissance dans le monde», nous confiait alors l’Officier de l’Ordre de l’Empire britannique. Pour lui dont le domicile suisse est situé juste en face, cette exposition est un moyen de pérenniser son héritage et d’offrir à la relève un accès privilégié à un corpus d’une valeur inestimable. Une raison de plus, donc, de participer à l’événement de la ssc.
(Patrick Claudet)