La Ville de Lausanne a été reçue parmi les «grandes capitales du vin» («great wine capitals», GWC, en anglais), fin juin à Vérone. Une adhésion qui a déjà des répercussions sur l’œnotourisme.
Le club est select: seule une ville par pays est acceptée au sein du GWC. L’engagement doit être important de la part des membres. Non seulement, une délégation a l’obligation d’assister aux deux conférences organisées de par le monde chaque année, soit Vérone et Adelaïde, cette année, mais chaque capitale doit organiser sa propre compétition pour sélectionner des projets au niveau international. Le site Internet de GWC assure la promotion de ces sélections régionales, puis des lauréats répartis, dans sept catégories.
Cette année, pour débuter, Lausanne se contentera de quatre candidats dans les catégories de l’art et de la culture, de l’architecture et du paysage, de la découverte, innovation et produit, et des services œnotouristiques et événementiels. Les autres catégories, l’hôtellerie, le tourisme et la dégustation, et l’œnotourisme durable, ne feront pas l’objet de candidatures.
Pour présélectionner les candidats, Yann Stucki, chef de projet de Vaud Oenotourisme, et cheville ouvrière à la fois de la candidature GWC lausannoise et des deuxièmes rencontres suisses de l’œnotourisme, puisera dans les dossiers présentés dans la catégorie «domaines viticoles» (soit artisans) du Prix suisse de l’œnotourisme. L’an passé 60 dossiers avaient participé à ce prix, en une seule catégorie, qui récompensa le Château de Chillon. La compétition suisse passe à cinq catégories (tourisme, événement, communication, restauration et hôtellerie, domaine viticole et artisan). Pour chacune des catégories, des prix seront attribués. La compétition est annuelle et c’est à Féchy, le 12 septembre, que seront proclamés les prix, lors des Rencontres suisses de l’œnotourisme.
Pour le GWC, qui l’organise depuis quinze ans, cette compétition est essentielle, explique la directrice du réseau, la Bordelaise Catherine Leparmentier. «A Bordeaux, nous avons 6000 châteaux et 700 sont ouverts au public. Au fil des éditions du concours local, nous avons réussi à fédérer 65 membres d’un 'club des best of' qui tient réunion mensuelle. On fait rayonner les lauréats de ces awards. Par exemple, dans la Rioja, cette année, on y a accueilli la réunion annuelle des 'Masters of Wine'.»
A côté de Lausanne, la petite dernière, le réseau GWC a fière allure, avec des villes et des régions comme Bilbao, porte d’entrée de la Rioja (Espagne), Bordeaux (France), Mayence (Allemagne), Mendoza (Argentine), Porto (Portugal), San Francisco, porte d’entrée de la Napa Valley (USA), Valparaiso (Chili), Adélaïde (Australie) et Vérone (Italie). Le réseau est évolutif: Le Cap vient d’en sortir pour des raisons économiques liées à la situation sud-africaine et Vérone a pris le relais, il y a deux ans, de Florence… Mais pas question d’avoir deux «capitales» par pays! Bordeaux, où se tiendra l’assemblée générale 2019, veille au grain. Et tant pis pour Avignon (Côtes du Rhône), Dijon (Bourgogne) ou Strasbourg (Alsace). En Suisse, Genève avait amorcé une candidature, et Zurich, qui a aussi un vignoble «urbain», n’est pas dans la course. Mais les Vaudois, en juillet, ont invité tous les cantons romands à s’associer, selon une formule à définir, à des projets intercantonaux qu’il s’agit d’imaginer et de mettre en commun.
A Vérone, la deuxième édition du concours local dans la première région italienne d’exportation de vin, le Veneto (12% des exportations italiennes pour une valeur approchant le milliard d’euros), a permis de désigner plusieurs vainqueurs connus pour l’excellence de leurs vins.
(Pierre Thomas)