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L’aventure Aquatis démarre et un mégaprojet devient réalité

A la suite du complexe hôtelier, le plus grand aquarium-vivarium d’eau douce du monde a ouvert le 21 octobre. Dépaysement garanti.

Initié par le groupe Boas, le complexe a nécessité un investissement de 65 millions de francs. (Fernando Guerrera)

La beauté d’un arapaïma pour sensibiliser à la biodiversité, si menacée. L’étrangeté de la forêt tropicale capable de susciter l’averse pour entretenir son propre écosystème. L’arme secrète du poisson chirurgien ou l’éclat des cyclidés des grands lacs africains. Le paquebot Aquatis, enfin baptisé, dévoile ces jours sa magie au public lausannois. Le fameux musée tant attendu de Vennes remplit une mission pédagogique, d’éveil à la sauvegarde des espèces et de la planète, mais entend aussi émerveiller, note en substance sa directrice scientifique Angélique Vallée-Sygut, passée notamment par le Musée océanographique de Monaco.

A J moins 2, le complexe géant en est aux derniers réglages: luminosité à ajuster, nettoyages et peaufinage. Les ultimes occupants des lieux, les plus farouches que pourraient déstabiliser les vibrations et les stridences des moteurs, passent leurs dernières heures au calme de leurs réserves. Mais la quasi totalité des bassins et des terrariums est désormais habitée. Le couple de crocodiles sacrés du Nil rescapé du Vivarium est un peu timide, apparemment perplexe face au supplément d’espace qui s’offre à lui depuis peu. Le varan de Komodo impressionne lui aussi, capable de se reproduire par parthénogenèse et d’inoculer un venin mortel à ses proies. Autres locataires de poids, le bien nommé garpique alligator du Mississipi ou le plus familier silure. Entre les grands bassins, quelques vitrines dévolues aux plus petits specimens: couleuvres, salamandres, crapauds et autres rainettes.

Une visite de continent en continent

Mais le visiteur parcourt Aquatis de continent en continent. Le voyage débute en Europe et au fil du Rhône, de sa formation glaciaire au delta camarguais, illuminé par un envol de flamants. On prend ensuite la même direction que les échassiers roses: cap sur l’Afrique sur les pas de Frédéric Ravatin. Scénographe de la Grotte Chauvet, entre autres, il n’a pas lésiné sur les miroirs pour plonger le visiteur dans l’élément aquatique, le placer «en état d’apesanteur». De nombreux espaces sont ainsi animés par le reflet d’un décor installé au plafond; le vivant et la 3D, la muséographie «classique» et le show s’unissent pour que le visiteur sente vivre et vibrer toute cette nature recréée autour de lui.

Ainsi le spinosaure grandeur nature (entre 10 et 15 m à l’âge adulte, tout de même) attend le public pour prendre vie et faire son petit effet. Ce dinosaure amphibie se nourrissait de poissons, il prend place à côté d’espèces ayant survécu à l’extinction massive survenue voici 65 millions d’années et permet d’aborder le thème de l’évolution des espèces: un tunnel retrace les mécanismes d’apparition de la vie dans l’eau, des premiers unicellulaires aux placodermes et aux amphibiens.

Un nouvel espace de restauration

Après l’Afrique et ses crocodiles paresseux, ses cyclidés multicolores, l’Asie, ses mangroves et l’écosystème singulier des rizi-piscicultures, mais aussi l’Indonésie et le féroce varan de Komodo. Au cœur du bâtiment et sur ses deux niveaux, la serre tropicale géante de 533 m2 d’une moiteur hyperréaliste accueille les espèces fascinantes de la forêt amazonienne, des piranhas aux pacus. L’Océanie? Une explosion de couleurs évoquée par des perroquets et des papillons, mais aussi la grande barrière de corail, milieu fragile et menacé. Les 20 écosystèmes et 46 aquariums-vivariums d’Aquatis sont alimentés par deux millions de litres d’eau douce. Leurs occupants? Une centaine de reptiles et amphibiens et quelque 10 000 créatures aquatiques des cinq continents

Enfin, un nouvel espace de restauration a ouvert ses portes le même jour que l’aquarium. Le Piranha propose une restauration rapide et abordable aux familles – mêlant finger food et bistronomie, salades et autres burgers –, un concept plus simple que la table de l’hôtel dirigée par Alain Favre. Une zone de picnic est aussi aménagée en vue des beaux jours. Le complexe géant du groupe Boas aura finalement coûté quelque 65 millions. Ses promoteurs attendent 450 000 visiteurs la première année, un objectif ambitieux. Dès 2018, deux espaces dédiés aux expositions temporaires contribueront à renouveler l’attrait d’Aquatis; s’y ajouteront des manifestations culturelles, conférences, débats et animations destinées aux enfants.

(Véronique Zbinden)


Davantage d’informations:

www.aquatis.ch