Associé à Nespresso dans le cadre d’un projet valorisant le recyclage, Caran d’Ache célèbre cette année le 50e anniversaire de son emblématique stylo bille 849.
L’année qui s’achève aura été riche en jubilés de toute sorte, dont les plus marquants auront sans conteste été ceux de la création de l’ancêtre d’Internet (Arpanet), du lumineux Festival de Woodstock qui précéda de peu le lugubre Festival d’Altamont, ou encore des premiers pas de l’homme sur la lune. Mais pour quiconque a l’habitude de prendre des notes, qu’il s’agisse de le faire à longueur de journées comme l’auteur de ces lignes, ou plus occasionnellement, à titre privé ou professionnel, il en est un qui mérite quelques mots avant la fin de l’année. Il s’agit du 50e anniversaire du stylo bille 849, manufacturé par l’entreprise familiale Caran d’Ache, spécialisée dans les instruments d’écriture et de dessin qu’elle fabrique depuis 1915 dans ses ateliers genevois.
Le stylo bille 849? Le nom ne vous dira peut-être rien, mais sa forme vous sera forcément familière. Elle est en effet reconnaissable au premier coup d’œil à son corps hexagonal inspiré des crayons Caran d’Ache. Dans le communiqué que la manufacture publie pour l’occasion, il est rappelé que cette «véritable icône contemporaine» a trouvé son inspiration «dans le bouillonnement culturel et créatif des années 1960», et qu’elle est «l’héritière des préceptes du design industriel et de ses préoccupations ergonomiques». Cela se traduit par son confort d’écriture, mais aussi par la performance remarquable de sa cartouche, capable d’écrire l’équivalent de 600 pages A4 – de quoi revenir avec la matière de plusieurs interviews ou reportages quand on est journaliste, ou de griffonner un nombre incalculable de recettes si l’on est cuisinier.
Le succès de ce stylo bille a été tel que, dès sa commercialisation en 1969, il est vite devenu l’un des produits emblématiques de Caran d’Ache, jusqu’à être qualifié de «best-seller» – il s’en vendrait un toutes les cinq minutes à l’échelle de la planète. Il faut dire que le fameux numéro 849 a su se renouveler, voire se métamorphoser de manière spectaculaire, au fil des ans. Dès 2012, la marque a sollicité des artistes de renom, parmi lesquels India Madhavi, Claudio Colucci, Paul Smith ou Alexander Girard, pour qu’ils s’approprient l’objet et l’élèvent au rang d’œuvre d’art ou presque. On retiendra de ce foisonnement créatif le duo de stylos de l’architecte, designer et scénographe India Mahdavi, baptisés Castor et Pollux en hommage aux montagnes suisses éponymes.
Dans un registre plus écologique, Caran d’Ache s’est aussi associé à Nespresso pour produire des stylos à partir de capsules recyclées. L’année du jubilé correspond d’ailleurs à la sortie d’un second modèle. Une édition limitée qui s’habille du vert profond des capsules Master Origin India, et dont l’objectif – comme avec le premier modèle lancé en 2018 avec des capsules Dharkan d’un bleu profond et satiné – est de célébrer le recyclage. Une démarche accueillie favorablement par la clientèle, si l’on en croit les deux partenaires.
(Patrick Claudet)