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Le triomphe du goût et de la gourmandise à Martigny

A la tête d’une équipe entièrement féminine, Cécile Panchaud a remporté le Grand Prix Joseph Favre 2018 grâce à des créations dont le goût a séduit le jury, dixit Franck Giovannini.

Cécile Panchaud (au centre) avec sa commise Nathalie Nicoulin (à dr.) et Marie Bridline, apprentie et seconde commise. (DR)

C’est à Guy Savoy, président du jury de dégustation, qu’est revenue la tâche d’ouvrir l’enveloppe contenant le nom du lauréat. A peine le chef franco-suisse l’a-t-il appelée que Cécile Panchaud fond en larmes, aussi émue qu’elle a été concentrée pendant toute la durée de l’épreuve. Sur scène, Franck Giovannini échange un regard tout aussi ému avec Guy Savoy. On sent les deux hommes touchés par le bonheur de celle qui est garde-manger et entremétier à l’Hôtel des Trois Couronnes à Vevey (VD), et qui vient de remporter la deuxième édition du Grand Prix Joseph Favre à la tête d’une équipe entièrement féminine. 

Quelques jours après le concours, le président de la Délégation suisse de l’Académie culinaire de France qui organise ce concours imaginé par feu son ami Benoît Violier confirme l’impression des spectateurs. «Sur le moment, c’est vrai, j’ai senti les larmes qui montaient. Mais c’est normal: Cécile a livré une performance formidable et sa victoire est largement méritée», confie Franck Giovannini.  

Le goût et pas seulement le visuel 

Il faut dire que le chef du Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier connaît bien Cécile Panchaud. La jeune femme de 26 ans a non seulement travaillé de 2010 à 2012 à ses côtés à Crissier, mais elle a aussi été sa commise lors de sa campagne pour le Bocuse d’Or en 2010-11 – avec à la clé le titre de Meilleure commise lors de la Sélection européenne. «Sa technique est impeccable, mais ce que le jury de dégustation a relevé, c’est que ses plats étaient bons! Tout le monde n’arrêtait pas de parler de son petit atriau de chevreuil, vraiment délicieux. C’est le goût et la gourmandise qui ont triomphé à Martigny», ajoute Franck Giovannini. Une manière de dire que, si la présentation joue évidemment un rôle primordial dans les compétitions culinaires, elle ne doit pas éclipser les saveurs. «L’avantage d’un concours comme le nôtre, c’est qu’il réunit un jury partageant les mêmes références gustatives, et qu’il est par conséquent possible de miser sur le goût et pas uniquement le visuel.»

Encadrée par Nathalie Nicoulin, sa commise, et Marie Bridline, apprentie et seconde commise qui lui a été attribuée le matin du concours, Cécile Panchaud a fait preuve d’une grande maîtrise tout au long de l’épreuve durant plus de cinq heures. Et certains auront également remarqué l’élégance avec laquelle elle a spontanément associé ses deux comparses à sa victoire au moment de la proclamation des résultats, faisant signe à sa seconde commise, momentanément reléguée au second rang, pour qu’elle la rejoigne sur le devant de la scène.

Fidélité des chefs et du public 

Organisé pour la première fois dans le cadre du Salon CaReHo, mis sur pied par FVS Event Management pour prendre le relais des foires professionnelles Gastronomia et Sirha Genève, le Grand Prix Joseph Favre a pris une nouvelle dimension cette année. En témoigne le succès populaire de la manifestation qui attiré plus  de 1000 spectateurs, sans oublier la fidélité de nombreux chefs, dont le président du jury de dégustation en 2016 Michel Troisgrois, qui ont choisi de revenir à Martigny et se sont déjà annoncés pour 2020. «Tous soulignent le caractère convivial du concours, ce qui en fait un lieu de rencontre unique en son genre», conclut Franck Giovannini. 

(Patrick Claudet)


Palmarès complet

Victorieuse de l’édition 2018 après avoir été Meilleure commise en 2016, Cécile Panchaud devance Chrisoph Hunziker, chef du Schüpberg-Beizli à Schüpfen (BE), et Elie Trumeau, sous-chef de cuisine à l’Hôtel Président Wilson à Genève. Christian Bosco (TI) remporte quant à lui le prix du meilleur commis.