Ces étrangers ne sont pas seuls: une armatrice belge, francophone d’Anvers, Virginie Saverys, est devenue propriétaire d’un des plus connus parmi les domaines de Montepulciano, Avignonesi.
Moins réputé et moins courant que le Chianti Classico ou le Brunello di Montalcino, parmi les appellations historiques de la Toscane qui mettent en valeur le cépage sangiovese – appelé ici «prugnolo gentile» – le Vino Nobile de Montepulciano est exporté à hauteur de 78%. Sur 1250 ha, 76 caves ont produit, en 2016, près de 7 millions de bouteilles, auxquelles s’ajoutent 2,5 millions de Rosso di Montepulciano (à ne pas confondre avec le Montepulciano des Abruzzes…).
Trois marchés se partagent les 4/5 des exportations: l’Allemagne, 46%, devant les Etats-Unis, 21% et la Suisse, 16%. Les propriétaires suisses sont (relativement) nombreux dans cette DOCG.
Dernier en date, le groupe Schenk, qui a acheté en 2016, Lunadoro (11 ha en Vino Nobile, 60’000 bouteilles). Le Zurichois Bindella, dixième plus gros importateur de vins (surtout italiens) en Suisse, est installé à la Tenuta di Vallocaia (25 ha, 150’000 bouteilles), tandis qu’un des frères de la famille de viticulteurs grisons Triacca, Luca, œnologue, conduit la Fattoria Santavenere (30 ha, 140’000 bouteilles). Et des investisseurs zurichois, actifs dans l’immobilier, sont propriétaires de Canneto (16,5 ha, 100’000 bouteilles).
Ces étrangers ne sont pas seuls: une armatrice belge, francophone d’Anvers, Virginie Saverys, est devenue propriétaire d’un des plus connus parmi les domaines de Montepulciano, Avignonesi. En moins de cinq ans, elle a agrandi son domaine, porté à plus de 150 hectares de vigne, et l’a converti en culture bio, puis en biodynamie, ce qui en fait un des plus grands domaines cultivé de cette manière dans le monde. A Montepulciano, 20% des vignes sont désormais en bio, pour une des appellations les plus «vertes» d’Italie.