La chaîne sarde est le premier groupe hôtelier italien à utiliser une énergie entièrement renouvelable sur l’ensemble de ses sites. Elle privilégie aussi une approche «zéro kilomètre» en cuisine.
S’il est encore trop tôt pour tirer un bilan de la saison estivale, Delphina Hotels & Resorts se réjouit de l’évolution positive qui a profité à l’Italie en général, et à la Sardaigne en particulier, au cours des trois dernières années. Les Suisses, eux-mêmes, contribuent dans une large mesure à l’essor de la destination, séduits par les prestations haut de gamme et la proximité de l’île de Méditerranée, comme en témoigne le voyagiste vaudois VT Vacances qui a enregistré cet été des hausses à deux chiffres à destination d’Olbia, Cagliari et Alghero. Mais au-delà du contexte géopolitique qui favorise indubitablement l’Italie, plusieurs facteurs expliquent le succès de la chaîne sarde.
Fondée en 1991 par Savlatore Peru et Francesco Muntoni, deux entrepreneurs sardes originaires de la Gallura, la région située au nord-est de l’île, Delphina Hotels & Resorts a premièrement misé sur la beauté des sites pour y implanter des hôtels s’intégrant parfaitement dans les paysages et la flore du littoral entre la Costa Smeralda et le golfe d’Asinara. Aujourd’hui dotée de 12 hôtels, 23 villas et deux résidences répartis sur huit sites et à proximité des localités de Cannigione, Palau, Santa Teresa Gallura, Badesi et Isola Rossa, la chaîne se targue en outre d’avoir bâti ses infrastructures en valorisant l’artisanat local, dont les matières premières de prédilection sont le bois, le liège ou encore l’acier, et qui s’illustre également à travers la céramique et les produits textiles.
Favorisant une approche énergétique durable, le groupe a ensuite lancé le projet «We Are Green», grâce auquel il est devenu cette année le premier opérateur hôtelier italien à utiliser une énergie entièrement renouvelable – essentiellement éolienne – sur l’ensemble de ses huit sites, ainsi qu’à son siège social. Une démarche qui lui permet de réduire chaque année ses émissions de CO2 de quelque 3500 tonnes, soit l’équivalent de ce que rejetteraient dans l’atmosphère 4500 voitures de moyenne cylindrée roulant 20 000 kilomètres par an sans s’arrêter. Dans le cadre de ce programme, la chaîne privilégie aussi dans ses spas et autres centres de thalassothérapie des produits cosmétiques écologiques et sans parabène, tandis que ceux distribués en chambre sont certifiés bio et adaptés aux peaux sensibles.
Côté gastronomie, Delphina Hotels & Resorts favorise une approche «zéro kilomètre» centrée sur les produits locaux, et partant du principe que «l’amour de l’environnement commence par le respect du territoire». Concrètement, le groupe a noué des liens étroits avec les producteurs de la Gallura, qui approvisionnent les restaurants de ses 12 hôtels, tout en développant ses propres sites de production. Comme au resort Le Dune, à Badesi, où un jardin organique et un élevage de poules permet non seulement de fournir des produits maison aux brigades des 10 restaurants du site, mais aussi d’initier les plus jeunes aux joies de la culture des fruits et légumes et à l’apprentissage d’une alimentation saine et équilibrée. En salle, le personnel – pour la plupart originaire de la région – se charge ensuite d’expliquer les particularités des plats sardes concoctés à la minute par des cuisiniers fidèles au groupe depuis de nombreuses années, témoin du rapport de confiance entre les équipes et la direction.
Enfin, la chaîne sarde s’est concentrée sur les services destinés aux familles. Dans plusieurs resorts, elle propose ainsi un encadrement pour les enfants de 0 à 18 ans, avec même une nursery ouverte 24 heures sur 24. A Badesi, Le Dune a d’ailleurs entièrement rénové cette année l’espace dévolu aux jeunes hôtes, qui disposent désormais de plusieurs salles de jeux pour chaque tranche d’âge, et d’une salle de cinéma pour les projections en soirée. L’investissement important consenti n’est pas un cas unique au sein du groupe, dont les bénéfices sont réinvestis en partie chaque année dans l’entretien et l’amélioration des infrastructures. Une autre manière de viser la durabilité en matière de tourisme.
(Patrick Claudet)