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Les villes à la peine

En Suisse comme sur l’ensemble du continent européen, l’hôtellerie citadine souffre des conséquences de la crise du coronavirus. Jusqu’à quand?

A Zurich comme dans les autres villes de Suisse, les nuitées enregistrent une forte baisse, ce qui a incité l’hôtel Schweizerhof à développer de nouvelles offres. (DR)

A l’échelle du continent européen, la situation est alarmante. Dans la capitale autrichienne, un hôtel sur deux est fermé, tandis qu’à Rome seul un sur six est opérationnel. Quant aux hôteliers parisiens, ils affichent un taux moyen d’occupation de 40 %, contre 60 % sur l’ensemble du territoire français, où le retour à la normale n’est pas prévu avant 2022. Quid de la Suisse? Les Romands ont peut-être connu un avant-goût de ce qui attend l’hôtellerie de luxe citadine en apprenant la fermeture de l’emblématique Richemond, à Genève, et en lisant dans nos colonnes les propos de Thierry Lavalley, président des hôteliers genevois. Ce dernier citait une étude de la Haute Ecole de gestion du Valais chiffrant à 26 % les faillites probables en Suisse d’ici fin 2020, et à 38 % à Genève. De son côté, Alain Becker, président de l’Association romande des hôteliers, parle aujourd’hui d’une situation difficile, «pour ne pas dire dramatique». «Les hôtels ont épuisé leurs réserves et n’ont pu tenir le coup ces derniers mois que grâce à la RHT», estime celui qui est convaincu que les opérateurs doivent innover, mais qui souligne dans le même temps l’impossibilité pour la clientèle indigène de compenser l’absence d’hôtes étrangers dans les villes helvétiques: «Connaissez-vous des familles prêtes à passer 15 jours à Lausanne ou Genève? Moi pas.» De l’autre côté de la Sarine, le constat est similaire. Président des hôteliers zurichois, Martin von Moos plaide en faveur d’une diversification de l’offre pour tenir compte de l’évolution de la demande. Certains, à l’instar de Hyatt qui ouvrira en novembre un nouvel établissement à Kloten, militent même pour une «hybridation» des infrastructures, capables à la fois de recevoir des hôtes et de les connecter à distance. Quant aux perspectives d’avenir, elles sont incertaines, même si l’autorisation des rassemblements de plus de 1000 personnes dès octobre pourrait soutenir la demande.  

(dkl/pcl)