Après avoir été sacrée en début d’année Championne romande et tessinoise des jeunes boulangers, la jeune Vaudoise membre de Hotel & Gastro Union a réitéré son exploit en septembre dernier dans la catégorie des jeunes confiseurs.
Selon Jean-Louis Boverat, président de la 20e édition de la Finale romande et tessinoise des jeunes confiseurs qui s’est tenue le 22 septembre dernier à l’Ecole professionnelle de Montreux (EPM) à Clarens (VD), c’est la plus grande maîtrise des «aspects techniques, de la propreté et des goûts» qui a permis à Mélissa Pittet de s’adjuger le titre. Concourant sous les couleurs fribourgeoises, la Vaudois de 19 ans réalise ainsi un doublé remarquable à la suite de sa victoire en janvier à la Finale romande et tessinoise des jeunes boulangers, apportant la preuve de sa maîtrise des grands événements et de sa passion débordante pour la profession.
Entre ses deux sacres, la résidente de Bremblens (VD) a en effet effectué un complément de formation d’une année en confiserie à la Chocolaterie de Gruyères. «Dès le départ, j’ai été attirée à la fois par la boulangerie-pâtisserie et la confiserie. C’est pourquoi j’ai choisi de prolonger ma formation à la suite de mon apprentissage chez Jowa, à Ecublens (VD)», lance Mélissa Pittet. A l’époque, elle est d’autant plus encouragée à étoffer ses compétences qu’elle a terminé sa formation initiale avec les meilleures notes, et qu’elle a remporté dans la foulée la finale vaudoise des jeunes boulangers lors de Gastronomia 2016. Un parcours sans faute qui doit beaucoup à sa capacité à aborder les compétitions avec calme et détermination. Car derrière l’apparente réserve qui caractérise celle qui travaille aujourd’hui comme pâtissière à la Boulangerie Saudan à Fribourg se cache une compétitrice hors pair.
«J’ai toujours aimé la compétition, et je me sens toujours à l’aise le jour J, quand il s’agit de concentrer son attention sur le programme à réaliser en faisant abstraction de tout le reste», poursuit Mélissa Pittet. Pas étonnant dès lors qu’elle se soit également distinguée lors de l’édition 2017 des SwissSkills, à l’issue de laquelle elle a décroché la deuxième place en boulangerie.
Quand on lui demande d’où elle tient ce sang-froid à toute épreuve, la Vaudoise dit avoir beaucoup appris au contact de sa mère. Au bénéfice d’une formation de cuisinière, cette dernière a lancé un service traiteur après avoir interrompu sa carrière à la naissance de ses trois enfants, dont Mélissa est la deuxième (elle a un grand frère et une petite sœur). «Enfant, je lui donnais souvent un coup de main, en épluchant les légumes ou en faisant vaisselle, par exemple. J’adorais participer à ses activités et j’ai beaucoup appris à son contact. Aujourd’hui encore, elle continue d’être une source d’inspiration, elle qui a repris un établissement à Lonay (VD).» Et s’il est un souvenir associé à son enfance, c’est celui des mille-feuilles et autres salées au sucre que sa mère préparait pour toute la famille, dont elle raffole et qui l’on peut-être inconsciemment guidée dans le choix de sa carrière professionnelle.
L’autre avantage dont elle dit avoir bénéficié dans le cadre des concours auxquels elle a participé est lié à la diversité des entreprises pour lesquelles elle a travaillé jusqu’à présent. A la grande structure qu’est Jowa, où elle a été active non seulement au laboratoire mais aussi sur les différents points de vente, a succédé la Chocolaterie de Gruyères, une PME à taille humaine au sein de laquelle elle a été impliquée aussi bien dans la fabrication que la vente et l’emballage des chocolats artisanaux de l’enseigne. «Avec la Boulangerie Saudan, je poursuis mon tour d’horizon et je suis heureuse d’être active dans une structure régionale dans laquelle les collaborateurs sont encouragés à faire preuve de créativité (ndlr: Vincent Ebersohl et Romuald Girard, vainqueurs du concours «Brot-Chef», sont issus de cette boulangerie).»
Le temps important qu’elle consacre pour se former et participer à des concours ne signifie pas pour aurant qu’elle néglige les autres aspects de sa vie professionnelle et personnelle. D’une part, elle est membre de l’Association suisse du personnel de la boulangerie-pâtisserie et de la confiserie (aspbpc), l’une des cinq sociétés professionnelles de Hotel & Gastro Union, via laquelle elle s’investit pour la valorisation des métiers de bouche. D’autre part, elle joue du cor alto au sein de la fanfare d’Aclens (VD), qui compte une quarantaine de musiciens et participe à de nombreux événements dans la région et au-delà.
«Il y a non seulement les concours régionaux, cantonaux et nationaux, mais aussi les abbayes et autres fêtes villageoises auxquelles nous participons», explique Mélissa Pittet. Et comme elle ne fait jamais les choses à moitié, elle suit parallèlement à ses activités musicales et professionnelles des cours à l’Ecole de musique de la fanfare d’Aclens afin de décrocher un certificat en 2019. Une démarche qui impliquera de sa part plusieurs auditions et des cours complémentaires, mais qui ne l’empêche pas de songer à toutes les formations qu’elle compte encore entreprendre dans son domaine d’activité. «Grâce aux stages et formations remportés avec mes titres, je vais pouvoir continuer à apprendre, notamment au Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier, où je pourrai découvrir un tout nouvel univers, celui de la haute gastronomie», conclut-elle.
(Patrick Claudet)