Parabere Forum 2017 focuses on sustainability in the food and wine industry – both for the planet and in our working lives.
En 2013, un dossier spécial du Time intitulé «The Gods of Food» consacrait de pleines pages à ces «nouveaux dieux» 100% virils, sans l’ombre d’une femme. La parution de l’article avait logiquement suscité une grosse colère des femmes et des cheffes, et motivé la journaliste Maria Canabal à créer Parabere. A la troisième édition du forum, qui vient de se tenir dans le cadre prestigieux de l’Université de Barcelone, la position des femmes dans le monde de la restauration et de l’alimentation ne s’est pas précisément améliorée.
Au-delà des cultures, dont certaines ne valorisent pas le métier de cuisinière, les femmes doivent en effet se livrer à un véritable parcours de la combattante pour se faire une place dans un milieu résolument mâle, militaire, où le sexisme est ordinaire et le respect de l’individu rarement la règle. «Un système où les valeurs féminines dominantes telles l’empathie et la collaboration sont difficiles à faire passer, bref une mentalité de Boy’s Club», résume Maria Canabal, qui évoque par ailleurs «le manque de confiance et de réseau dont souffrent de nombreuses femmes».
D’où l’importance d’une initiative comme le Forum Parabere, qui a réuni plus de 350 cheffes, entrepreneuses, productrices et activistes, cette fois autour du thème de la sustainability, ou approche durable de la cuisine, que chaque intervenant a contribué à définir.
La manifestation a aussi été l’occasion d’évoquer le parcours de nombreuses femmes actives aux quatre coins du monde, et de desser un bref état des lieux en termes de parité. Le bilan? Dans les écoles de cuisine, elle est généralement atteinte, mais les disparités sont en revanche cinglantes dans les festivals culinaires et au niveau des récompenses attribuées par les guides gastronomiques.