En 21 éditions, La Cave de Genève n’avait jamais remporté le «sanglier». C’est fait, cette année, avec un assemblage rouge, de style bordelais.
La Cave de Genève est pourtant le plus grand acteur du troisième canton viticole suisse (derrière le Valais et Vaud). Elle n’est de loin pas la plus médaillée des caves de la Sélection de Genève, mais elle hérite du «sanglier», synonyme de meilleur pointage de la compétition, qui a réuni 595 vins, pour 63 médailles d’or. Pour les rouges, le millésime 2018 a été une bénédiction, a rappelé l’œnologue champion, Florian Barthassat. Son assemblage de cabernets, sauvignon, en majorité, et franc, et merlot, L’Infini rouge 2018, garde une belle buvabilité, avec des notes boisées déjà fondues.
Avec ses vins monocépages, la Cave des Perrières, à Peissy, rafle huit médailles d’or et plusieurs prix spéciaux, pour la combinaison meilleur chasselas et meilleur gamay, et celui du meilleur mousseux (Genevoisie Brut 2018, seule médaille d’or), attribué par Swiss Wine Promotion, dont le président est l’ancien conseiller d’Etat et aux Etats Robert Cramer, resté président de l’interprofession des vins genevois. «A domicile», il en a profité pour déplorer la situation de «concurrence déloyale» des vins suisses par rapport à ceux importés et vendus à vil prix. En substance, il a déclaré que «le raisin devrait être considéré comme la viande, le lait ou les produits maraîchers, protégés aux frontières. Les vins suisses se contenteraient d’occuper 40% de la consommation», seuil qu’ils ne parviennent pas à atteindre, malgré des efforts constants depuis plus de dix ans.
Parmi les autres trophées, celui des cafetiers de Genève revient au pinot noir La Cardamone 2018, de Sarah Meylan (cinq médailles d’or), celui de la presse (où notre journal était fort bien représenté) au Sauvignon blanc 2019 du Domaine des 3 Etoiles, à Peissy, vinifié par le jeune œnologue Dorian Pajic. Quant aux élèves de l’Ecole hôtelière de Vieux-Bois , ils ont couronné un garanoir en barriques, Lili 2017, du Domaine de la Plantaz, signé Bernard Bosseau, qui, depuis, a repris la Cave de Sézenove.
(Pierre Thomas)
Davantage d’informations: www.geneveterroir.ch