Lancée par Swiss Education Group, l’enquête sur les jeunes nés à partir du milieu des années 1990 apporte un éclairage pertinent sur leur rapport au monde professionnel.
Experte du comportement des consommateurs, Alexandra Broennimann a été mandaté l’automne dernier par Swiss Education Group (SEG) pour réaliser une enquête sur la génération Z. Pendant trois mois, elle a mené une centaine d’entretiens individuels et épluché les réponses de quelque 3500 étudiants (sur un total de 6500) en provenance des cinq écoles de SEG réparties sur sept campus. Pour le leader de la formation hôtelière en Suisse, l’enjeu était d’aller au-delà des stéréotypes voulant que la relève est davantage portée sur les réseaux sociaux que l’interaction avec ses semblables, comme le relevait le CEO Florent Rondez (voir HGH n° 34/2016). Les résultats de l’enquête ont été dévoilés lors de la 19e édition de l’International Recruitment Forum.
Que faut-il en retenir? D’une part, «[les] jeunes sont en symbiose avec la technologie et leurs mobiles sont une extension de leur corps»; d’autre part, «seule une chose qui existe en ligne existe vraiment». «C’est comme si l’événement réel n’avait pas eu lieu tant qu’il n’est pas affiché dans les réseaux sociaux et validé par la communauté en ligne», résume Alexandra Broennimann.
Par ailleurs, l’enquête a souligné l’importance de l’activitié professionnelle: la réussite (qui se juge à l’aune de l’argent gagné, selon 70% des sondés, lequel est obtenu seulement au prix d’un travail acharné) reste essentielle. Pour 80% d’entre eux, «un bon job est même préférable à une bonne relation sentimentale». Pour ce qui est de la capacité d’attention, limitée à 8 secondes en situation passive, elle peut atteindre 12 minutes si l’activité est jugée intéressante. D’où l’intérêt pour les employeurs d’encourager les jeunes à s’engager dans des défis qui les stimulent, selon Alexandra Broennimann. «Pour lutter contre l’ennui, nous avons reconfiguré nos enseignements», conclut Florent Rondez.
Patrick Claudet