La Fédération des Métiers de l’Accueil et du Goût (FMAG) rassemble les professions de l’hôtellerie, de la restauration et des métiers de bouche.
Clin d’œil à sa formation de cuisinier, Roman Helfer portait une veste de cuisine à son nom pour présenter la FMAG, jeudi 30 janvier à Pully. L’ancien secrétaire général de la Société professionnelle de la restauration était entouré des représentants des associations fondatrices et du monde politique vaudois. Gilles Meystre, président de la nouvelle fédération, a insisté sur la volonté de collaboration entre les acteurs du secteur: «On garde les maisons, on casse simplement les murs.» De son côté, le conseiller d’Etat Frédéric Borloz a rappelé l’importance de valoriser ces filières professionnelles et de garantir des perspectives solides aux jeunes en formation. «Notre inquiétude concerne parfois les perspectives d’avenir de certains cursus. L’objectif est d’offrir des formations solides à la relève, un socle lui permettant de choisir une grande variété de professions, comme le promet la FMAG», a-t-il dit en substance.
La création de la FMAG est une étape symbolique pour les professions de l’hôtellerie, de la restauration et des métiers de bouche, dans un contexte marqué par de nombreux défis (réglementations, formation, contexte économique, etc.). Elle regroupe huit organisations professionnelles: Gastrovaud, les Artisans Boulangers Pâtissiers Confiseurs Vaudois, l’Association Vaudoise des Maîtres Bouchers Charcutiers, l’Association Romande des Hôteliers, l’Association Charcuterie Vaudoise IGP, Hotel & Gastro formation Vaud, Boulangerie Confiserie formation Vaud ainsi que la Fondation vaudoise pour la formation des métiers de bouche. Comme l’a expliqué Roman Helfer, ces entités entendent devenir des interlocuteurs incontournables auprès des pouvoirs publics et des partenaires économiques. Sept domaines professionnels sont représentés, mais le périmètre de la FMAG pourrait s’élargir à terme, à mesure que l’équipe se constituera dans ses locaux de Pully.
Lors de cette inauguration, la FMAG a détaillé ses axes stratégiques pour l’année à venir. La formation professionnelle occupe une place centrale, avec la volonté de renforcer l’apprentissage et d’améliorer l’encadrement des jeunes en formation. La fédération participera également à la révision de la loi cantonale sur la formation professionnelle pour adapter ses exigences aux réalités du terrain.
Sur le plan politique, la FMAG prévoit de s’opposer aux initiatives pour un salaire minimum cantonal, estimant qu’une approche plus flexible serait mieux adaptée aux spécificités de la branche. «Nous ne déplorons pas l’existence de la Convention collective nationale de travail, nous regrettons juste la surenchère de certains syndicats», a relevé Gilles Meystre, par ailleurs vice-président de Gastrosuisse. Elle défendra également le libre choix du consommateur face à l’initiative visant l’interdiction totale du foie gras en Suisse. Enfin, la fédération veut soutenir activement les entreprises en difficulté, notamment en mettant en place des services d’accompagnement et en plaidant pour des politiques favorisant les commerces de proximité.
Au-delà de sa création et des ambitions politiques qu’elle affiche, la FMAG ambitionne de réunir chaque année les acteurs du secteur lors d’un événement dédié. Ce rendez-vous aura pour but de renforcer le dialogue entre professionnels, institutions et décideurs politiques, ainsi que de définir des stratégies adaptées aux évolutions du domaine.
(Patrick Claudet)