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Urs Masshardt «nous continuerons à défendre la branche»

Le secrétaire général de Hotel & Gastro Union tire un bilan positif de l’année écoulée et évoque ses inquiétudes, espoirs et buts pour les 12 prochains mois.

Urs Masshardt dirige Hotel & Gastro Union depuis 10 ans. dr

HGH: Urs Masshardt, vous aviez donné la note de 7 à l’année 2015 sur une échelle de 1 à 10. Quelle est celle que vous attribueriez à 2016?
Urs Masshardt: Elle serait meilleure. Je lui donnerais la note de 8.

Une appréciation plutôt positive pour une année qui a notamment marqué le dixième anniversaire de votre arrivée à la tête de Hotel & Gastro Union.
Absolument. Nous sommes parvenus en 2016 à parachever le renouvellement de la Convention collective nationale de travail (CCNT), tout en procédant à de nombreuses améliorations à l’interne de notre organisation: le site Internet a effectué sa mue, la nouvelle formule du journal plaît, les responsables des différentes sociétés professionnelles sont bien positionnés, le secrétariat est réor­ganisé et le département marketing fonctionne à plein régime. Toutes les conditions sont réunies pour que nous puissions infléchir la courbe du nombre de membres.

Quelle rencontre vous a particulièrement marqué?
C’est celle tout au long de l’année avec la nouvelle présidente de Hotel & Gastro Union Esther Lüscher. Nous fonctionnons ensemble de manière harmonieuse et nous nous complétons efficacement. J’apprécie aussi le contact avec les membres du comité central, dont je suis convaincu de la pertinence de la stratégie.

Quelle évolution vous a-t-elle à l’inverse le plus chagriné?

Il me faut malheureusement constater que l’action visant à récompenser les membres qui en recrutent de nouveaux ne fonctionne plus. Bien sûr, il y a encore beaucoup de personnes qui parviennent à convaincre leur entourage d’adhérer à notre organisation professionnelle, mais le système a montré dans l’ensemble ses limites.

Comment analysez-vous le phénomène?

D’aucuns pensent que l’on peut être membre sans forcément chercher à convaincre d’autres professionnels de l’importance de Hotel & Gastro Union. Or, nous avons besoin de ce relais.

Le Service des membres a toutefois recruté de nombreuses nouvelles recrues.

C’est exact. Cette année, beaucoup de jeunes professionnels ont été recrutés avec succès, mais un nombre important nous ont dans le même temps quitté. A titre de comparaison, Unia emploie quelque 900 fonctionnaires et collaborateurs sur l’ensemble du territoire, alors que notre équipe compte environ 25 collaborateurs. De fait, nous comptons beaucoup sur le bouche-à-oreille dans le cadre de notre stratégie de promotion, donc sur nos membres.

Y a-t-il un moyen de sortir de cette impasse?

Nous avons bon espoir d’y parvenir. La question que l’on devrait se poser est de savoir où en serait aujourd’hui la branche s’il n’y avait pas Hotel & Gastro Union. L’apprentissage de trois ans n’existerait pas et les professionnels souhaitant se perfectionner ne bénéficieraient pas d’un soutien financier par le biais de la CCNT. Autant d’avantages que l’on doit au combat mené par notre organisation et ses membres, et qui profite à tous les non-syndiqués également. Cette réalité devrait logiquement renforcer le sentiment d’appartenance à Hotel & Gastro Union et encourager l’ensemble des professionnels à soutenir notre action. La question qu’il faut donc garder à l’esprit est de savoir en quoi notre organisation est utile. A cela, la réponse est claire: elle sert à valoriser les métiers de l’hôtellerie-restauration et de la boulangerie-pâtisserie et de la confiserie.

Dans cette optique, le déve- loppement de l’Académie culinaire Heiligkreuz est une bonne nouvelle.

Tous les acteurs de la branche sont en effet d’accord avec l’idée de renforcer l’attrait de la formation professionnelle. A travers ce projet, nous avons de fortes chances de pouvoir franchir une étape décisive.

Il semblerait également que les liens avec l’Ecole hôtelière suisse de Lucerne (SHL) se soient renforcés en 2016.

 Beaucoup ne le savent pas, mais Hotel & Gastro Union est à l’origine de la SHL. Le changement à la direction de l’établissement qui s’est matérialisé avec la nomination de la directrice Christa Augsburger et son adjoint Timo Albiez a apporté un nouveau dynamisme. Par ailleurs, il est réjouissant de constater que presque tous les nouveaux diplômés de la SHL sont des membres de Hotel & Gastro Union. Les jeunes professionnels comprennent que nous ne sommes pas un parti politique, mais une organisation qui s’engage en faveur de la branche et au nom des collaborateurs qui la font vivre.  

Un mot encore au sujet du nombre de membres. Où en est la situation?
Inutile de se voiler la face: l’un des grands problèmes auxquels nous sommes confrontés est la sortie des jeunes professionnels une fois leur formation achevée.

«La question est de savoir où en serait la branche sans HGU»


Cette baisse a-t-elle un impact sur votre moral?

Le fait est que l’influence de Hotel & Gastro Union est directement liée au nombre de ses adhérents. Si la tendance actuelle se poursuivait, nous aurions perdu la moitié de nos effectifs d’ici 15 ans. Nous serions alors tout au plus une amicale qui prendrait certes beaucoup de plaisir à se retrouver, mais qui aurait perdu sa force politique. C’est pourquoi il est de mon devoir de rappeler aux employeurs de ce pays que nous restons à ce jour la seule organisation avec laquelle il est possible d’entretenir un dialogue constructif et de collaborer efficacement.

Quid de 2017?
Nous allons entre autres nous impliquer dans la politique de formation aux côtés de Hotel & Gastro formation et dans le repositionnement du cursus de cuisinier en diététique. Nous allons aussi continuer de défendre la branche avec l’aide de nos membres, grâce auxquels nous sommes convaincus de réussir à étoffer les rangs de notre organisation.


Benny Epstein adaptation Patrick Claudet